Annales des Mines (1885, série 8, volume 8) [Image 22]

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THÉORIE CELLULAIRE

DES PROPRIÉTÉS DE L'ACIER.

La structure en paillettes de ce carbure prouve qu'il est interposé dans l'acier, comme le graphite dans les fontes grises, entre les facettes des granulations polyé-

il faut donc admettre que le carbone perd en grande partie par la trempe son rôle d'enveloppe et sa forme figurée pour se répandre uniformément dans toute la

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driques, et non pas mélangé ou dissous uniformément. Le barreau gardant sa. forme après la dissolution du fer libre, il faut que le 'carbure constitue un réseau continu dans les mailles duquel le fer était logé.

Nos polyèdres élémentaires sont donc formds dune

granulation de fer doux généralement revêtue d'un enduit de carbure de fer dont l'épaisseur varie avec la dureté de l'acier et les conditions physiques qui président aux arrangements moléculaires. Par une assimilation un peu forcée peut-être, mais qui a l'avantage de prêter aux faits d'observation une expression frappante, nous comparerons la granulation ferreuse au noyau, le carbure à, l'enveloppe des cellules organiques et nous appellerons l'ensemble cellule simple.

Souvent aussi nous emploierons le mot ciment pour désigner le carbure qui constitue (avec les impuretés auxquelles il est toujours allié en pratique) l'ensemble des

enveloppes cellulaires et cimente, pour ainsi dire, les noyaux entre eux. Mais cette analyse immédiate que nous venons de faire par la méthode Weyl ne s'applique, comme nous l'avons

indiqué, qu'aux aciers refroidis lentement à partir du rouge. Après la trempe vive, surtout dans les régions périphériques, le résidu, au lieu d'être presque entièrement formé des paillettes ci-dessus décrites, n'en contient plus qu'une proportion très diminuée ; il se compose surtout d'une substance amorphe, gélatineuse, noirâtre, qui paraît être un hydrate de carbone analogue, au moins

d'aspect, à celui qu'on isole de l'acier par le chlorure cuivrique. D'autre part, l'examen microscopique direct des cassures nous avait montré l'acier trempé constitué. par les mêmes polyèdres élémentaires que l'acier naturel:

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masse métallique. Nous tâcherons plus tard de déterminer la nature de cette transformation. C. Méthode des lames minces, Si l'on essaie de préparer des lames minces d'acier analogues à celles qui rendent tant de services à la pétrographie moderne, on n'arrive jamais à la transparence ; mais, avec le secours d'artifices appropriés, ces lames peuvent cependant fournir des indications utiles. On les colle avec du baume de Canada sur une plaque de verre et, après en avoir réduit l'épaisseur autant qu'il est possible , c'est-à-dire jusqu'à ce que le métal commence à être perforé en quelques endroits, on les attaque par l'acide' azotique froid et étendu, Dans ces conditions, l'acide dissout le fer et

transforme le carbure en un produit brun gélatineux

encore mal connu, mais qui représente, quelle que soit sa

nature exacte, la plus grande partie du carbone dans la position même que ce carbone occupait dans l'acier. En examinant au microscope, au voisinage des parties perforées, là, où l'épaisseur de la lame descendait au-dessous de 2 à 3 centièmes de millimètre, le squelette transparent obtenu, on peut se convaincre que la distribution du carbone n'est nullement uniforme : la substance brune témoin montre en coupe le réseau cellulaire -dont l'existence nous avait été indiquée déjà par des méthodes indirectes. Nous aurions voulu donner la photographie de l'une de ces préparations ; mais leur coloration brune et quelques autres difficultés ne nous ont pas permis d'en obtenir une reproduction satisfaisante. La fig. 8, (Pl. I; grossissement = 85 D) en fournit d'ailleurs un équivalent assez net : c'est le squelette de