Annales des Mines (1885, série 8, volume 8) [Image 21]

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THÉORIE CELLULAIRE

DES PROPRIÉTÉS DE L'ACIER.

vembre 1884 et renvoyé à l'examen d'une commission composée de MM. Frémy, Boussingault et Tresca. Les expériences calorimétriques et quelques autres

granulations polyédriques semblables dont les petites facettes brillent et s'irisent sous la lumière électrique

sont plus récentes et ont pu être achevées grâce à la bienveillante hospitalité trouvée par l'un de nous au laboratoire de M. Troost, à la Sorbonne. Nous avons dû, dans ,notre rédaction définitive, tenir compte des travaux de MM. Abel et Deering et Stead, travaux poursuivis parallèlement aux nôtre, mais qui ont

reçu une publicité antérieure ; nous y avons trouvé, à l'appui de nos généralisations, de nouveaux arguments d'autant plus précieux que les recherches et les méthodes anglaises étaient plus indépendantes des nôtres.

CHAPITRE I STRUCTURE CELLULAIRE DE L'ACIER.

qu'on appelle le grain nous apparaît comme un _amas de

qui éclaire la préparation. Ainsi, dès ce premier examen, tous les aciers (en en-

-tendant ce mot au sens industriel de fer carburé, prenant ou non la trempe, obtenu par voie de fusion) semblent formés d'un seul et même polyèdre élémentaire dont les dimensions diamétrales moyennes, d'ailleurs un peu irrégulières, sont au plus égales à 1/100e de millimètre. Ce polyèdre élémentaire, ,qui nous apparaît comme la dernière unité figurée accessible à nos instruments, est-il

lui-même homogène? Comment se compose-t-il en ces agglomérations plus grossières qui portent le nom de grains et qui, mises en évidence par les cassures, possèdent aussi une individualité distincte? C'est ce que nous allons

rechercher par différentes méthodes, en indiquant, au fur et à mesure qu'elles se présenteront, les conclusions acquises.

A. Examen microscopique des cassures. Si l'on regarde au microscope la cassure d'un acier trempé, cette cassure, qui semblait amorphe et presque vitreuse, prend, sous un grossissement convenable, l'aspect que présentait à l'oeil nu la cassure du même acier recuit. Un acier dur donne au microscope l'illusion d'un acier doux.

Le seul effet apparent que produisent soit la trempe, soit l'augmentation de la teneur en carbone, est donc une diminution des dimensions absolues du grain. Sous un même grossissement assez fort (100 diamètres au moins), on n'aperçoit plus aucune différence entre les différents aciers, durs ou doux, recuits (*) ou trempés. Ce (*) A moins d'indication contraire, le mot acier recuit voudra

toujours dire « acier réchauffé au rouge, puis abandonné au refroidissement lent ».

B. Méthode Weyl. Quand on attaque un barreau d'acier naturel par la méthode que Weyl a proposée pour le dosage du carbone, c'est-à-dire par l'acide chlorhydrique étendu au pôle positif d'un élément Bunsen, le résidu charbonneux garde la forme, l'aspect et les dimensions du barreau primitif. Ce résidu, délayé dans l'eau, ou mieux dans l'alcool (pour éviter l'oxydation), se montre principalement composé de paillettes ,microscopiques grises, magnétiques,

brillantes. L'analyse chimique y trouve, comme éléments essentiels, du fer, du carbone et une certaine quantité d'eut qui varie avec les circonstances de l'expé-

rience sans être jamais nulle c'est un carbure de fer qui paraît avoir subi un commencement d'attaque pendant son séjour prolongé dans l'acide.