Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 247]

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DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES

DE M. CH. LAN.

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tait, d'abord les deux vertus traditionnelles du Corps auquel dont elle avait su, en des jours difficiles, deviner et utiil avait l'honneur d'appartenir, la capacité et l'honora- liser les jeunes talents. C'est pourquoi', invoquant les souvenirs de cette bilité : et puis ce qui était son don particulier, l'étendue,

la promptitude et la sûreté du coup d'il, le tact des ancienne confraternité, au nom de mes collègues, au circonstances et des ressources, l'opportunité des résolutions, la précision dans l'exécution ; M. Lan a excellé dans l'art difficile de la stratégie industrielle. Quand il est arrivé, l'affaire périclitait ; en quelques années d'un labeur exclesif et passionné, l'éminent vice-président du Conseil des mines vient de le rappeler justement, il la faisait plus puissante qu'elle n'avait jamais été. Il nous a donné la meilleure part de sa vie... Notre Société ne l'oubliera jamais. Pourquoi ne lui avons-nous pas suffi! C'était un con. quérant par le travail, et comme tant d'autres de cette race, il n'a pas été maître des généreuses ambitions de son intelligence. Depuis quelque temps déjà, on pouvait s'apercevoir qu'il avait peine à suivre les entraînements de sa volonté. Mais il refusait de se rendre aux avis de l'amitié ; il tenait les révoltes de sa santé pour une

injure ! On pressent sa souffrance le jour où il a dû s'a. vouer sans doute qu'il avait trop demandé à la vie. Pour nous, nous n'avons pas connu de plus angoissant spec. tacle que ces derniers mois de lutte désespérée, quand les conseils qu'il voulait nous apporter encore expiraient sur ses lèvres défaillantes,- quand sous un sourire aima. hie et vaillant toujours, on pouvait déjà surprendre les approches de cette mort qui allait finir par l'emportes d'assaut !

nom de tous nos collaborateurs, de ce personnel dévoué qu'il forma jadis à son école et qui ne lui a jamais manqué, nous voulons assurer la famille de M. Lare, qu'entre tous les témoignages de condoléance qu'elle recueille à cette heure, il n'en est point de plus sincèrement ni de plus profondément sentis que les nôtres.

DISCOURS DE M. LE GÉNÉRAL COLONIEU AU NOM DE LA PROMOTION DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE 1845-47.

Messieurs, devant la pléïade d'hommes d'élite qui se presse autour de ce cercueil, je n'ai pas la prétention de vous retracer les qualités éminentes de l'illustre savant 'dont les sciences et le pays déplorent la perte; je serais impuissant à le faire. Je veux vous parler du camarade bien-aimé dont, il y a quarante ans, notre promotion de l'École polytechnique

saluait les premiers succès qu'attestaient les doubles galons d'or de son uniforme. Sa figure jeune, sympathique, son sourire affable, son langage plein d'aménité, ses sentiments nobles et élevés, tous ces reflets de sa belle âme lui valurent bien vite un de ces succès que le con-

Nul ne saurait prétendre au monopole des regrets, cours ne donne pas, qui arrivent sans que l'on s'en Mais comme Lan, même aux temps où la fortune lui sou. doute et qui depuis lors ne lui a jamais été contesté : il riait de toutes parts, gardait au fond du coeur le souci prit place au premier rang dans le coeur de ses camapersévérant des destinées d'une Société où il avait trouvé rades d'école, et ce rang lui est toujours resté. sa voie et fondé sa réputation, ainsi notre Compagnie Président naturel et par droit d'affection de nos dîners conservait un attachement particulier pour l'ingénieur annuels de promotion, il savait apporter à ces réunions