Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 246]

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DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES

des anciens élèves de l'École des mines de Saint-Étienne,

rendre un dernier et pieux devoir à celui qui fut longtemps leur professeur et qui, pour un grand nombre, a été un appui ou un protecteur fidèle et bienveillant. C'est en 1851 que Charles Lan succéda, à un intervalle rapproché, à Emmanuel G-runer dans la chaire de

chimie et de métallurgie, qu'il ne devait quitter que

douze ans après, en 1863, quand une grande société industrielle fit appel à ses conseils et à cette compétence déjà universellement reconnue, et dont elle eut si grandement

g à se louer. Les leçons si intéressantes, si variées, qu'il fit pendant ces douze années sont restées dans le souvenir des nombreuses promotions qui vinrent successivement s'asseoir devant la chaire du jeune professeur ; son enseignement fit sur eux une empreinte profonde. Il faut certainement lui attribuer une bonne part des succès que rencontrèrent, plus tard, les plus brillants élèves de cette période, parmi lesquels nous voyons l'un d'eux mêler ses douloureux regrets aux nôtres, lui qui, après avoir été l'élève et le disciple, est devenu le successeur du maître qui l'avait désigné au choix de la Société qu'il avait si

longtemps inspirée. Les soins de cet enseignement, ceux d'un service ordinaire exceptionnellement chargé, ne suffisaient pas

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cependant à donner satisfaction à cette infatigable activité qui fut un des traits les plus caractéristiques de ce grand esprit. Mais dans cette période si fructueuse de sa vie, Charles Lan consacrait encore beaucoup de temps à des expériences, à des recherches poursuivies sans relâche dans le laboratoire de l'École et les usines de la contrée, au plus grand profit de la science et de l'industrie métallurgique.

Un si long séjour, une si grande et si noble tâche

accomplie au sein de notre École, avaient créé des liens

DE M. CH. LAN.

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intimes entre elle et Charles Lan, entre le maître et les élèves. Aussi, malgré les soucis des grandes affaires qui l'assiégeaient, ceux-ci trouvaient-ils toujours auprès de leur ancien professeur un accueil bienveillant et l'appui le plus sûr.

C'est au nom de tous ces obligés dont la liste serait c'est au nom de tous ceux qui ont recueilli et fait fructifier vos excellentes leçons et votre docte parole que je viens, Charles Lan, vous apporter un dernier adieu, un dernier témoignage de reconnaissance et d'aflongue ;

fection.

DISCOURS DE M. DARCY Administrateur de la Société des forges de Châtillon et Commentry, AU NOM DE LA SOCIÉTÉ DES FORGES DE CHATILLON ET COMMENTRY.

Messieurs, on vient de vous retracer, avec l'ampleur que le sujet comportait, les services rendus par M. Lan à la science et à l'État. La Société des forges de Châtillon et Commentry ne saurait laisser passer ce cercueil sans dire un dernier adieu à son ingénieur-conseil, à celui qui fut longtemps, sous ce titre, son plus actif collaborateur. Je viens remplir ce devoir au nom du Conseil d'administration; notre président, tout entier à la douleur que .lui inspire la fin prématurée d'un ami de trente années, son cadet dans la vie, à qui il avait ouvert la carrière industrielle, m'a délégué cette pénible tâche. M. Lan avait trente-cinq ans, quand il vint à nous, en 1862, à l'origine même de notre Société, du moins sous sa forme et avec son administration actuelles. Il nous appor-