Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 158]

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NOTE SUR L'EMPLOI DES GROSSES MINES

AUX CARRIÈRES DE LAFARGE-DU-TEIL.

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comien, l'urgonien, l'aptien et le gault. L'âge exact des calcaires de Lafarge n'est pas encore, à notre avis, complè'

NOTE

SUR L'EMPLOI DES GROSSES MINES AUX CARRIÈRES DE LAFARGE-DU-TEIL Par M. ORIEULX DE LA PORTE, ingénieur civil des mines, sous-inspecteur au chemin de fer de l'Ouest.

Parmi les différents systèmes d'exploitation usités dans les carrières à ciel ouvert, le plus intéressant est sans contredit le système des grosses mines employé dans quelques régions et notamment dans l'Ardèche. C'est, croyons-nous, aux carrières de Lafarge-du-Teil que ce système a dû être employé pour la première fois, au moins dans cette région, et c'est encore là que se font le mieux ces mines puissantes.

ternent déterminé. On les a classés jusqu'à présent dans le calcaire à criocères ou l'urgonien inférieur. Mais les fossiles que nous avons pu recueillir pendant notre séjour à Lafarge paraissent devoir rapprocher ces couches de l'étage aptien et en faire peut-être un équivalent des couches de La Bédoule, qui sont franchement aptiennes. Si, laissant de côté cette question d'âge encore obscure, on passe à l'étude stratigraphique des lieux, on reconnaît

que le front de taille de la carrière présente trois assises superposées, orientées 45° à 500 (Nord magnétique) avec pendage N. O. de 8° à 100. L'épaisseur du banc inférieur,

  • dans la partie que l'on voulait abattre, est de 20 mètres

environ; celle du banc moyen de 4o mètres et celle du banc supérieur varie de o è. 3o mètres (Pl. V, fig 8). Ces bancs sont recoupés de nombreuses diaclases dont les deux directions principales sont 5o° à Go° avec pendage S, O. de 75 à 8o0, et 1200 à 15o0 avec pendage N. E. de 75° à 8c°. Ce sont les failles des carriers. Les paraclases sont plus rares. Il s'en trouve une cepen-

Nous choisirons donc comme type du genre la grosse mine du 18 juin 1881 que nous avons préparée et fait partir, étant à cette époque ingénieur des usines de

dant précisément dans la partie qui nous occupe. Son pendage est au nord, de 2° environ. Sa direction n'a pu être relevée exactement, l'éboulement de la mine l'ayant

Lafarge.

masquée après l'explosion ; mais d'après d'anciens plans de

Pour se rendre un compte exact de l'opération, il est indispensable d'étudier sommairement la géologie de l'endroit. Les carrières de Lafarge, sises mi-partie sur la commune du Teil et mi-partie sur celle de Viviers, dans le département de l'Ardèche, sont exploitées par MM. Pavin de Lafarge pour fabriquer une chaux, hydraulique dont la réputation est aujourd'hui universelle. Elles sont ouvertes dans la puissante formation crétacée, si développée dans .cette région sur toute la rive droite du Rhône, et qui ren-

ferme les différents étages du crétacé inférieur, le néo-

la carrière, nous la supposons orientée à peu près E.-0. Cette faille se présente sous forme d'une cassure franche dans les parties vives de la pierre, d'un magma pierreux dans la partie supérieure formée d'éboulis et de parties émiettées. Son mouvement se traduit par un rejet assez notable, le mur étant descendu sous le toit, à l'inverse de ce qui a lieu généralement. La stratification et les diaclases recoupent donc la roche en parallélipipèdes à peu près rectangles que les mineurs désignent sous le nom de chandelles, quand ils sont dégagés