Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 159]

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NOTE SUR L'EMPLOI DES GROSSES MINES

sur deux ou trois faces. Il en résulte pour l'exploitation la facilité d'abattre de grosses masses en plaçant convenable. ment le foyer par rapport àcertains joints plus développés que les autres. Ainsi la partie que l'on voulait abattre formait sur la carrière un redan en Saillie d'une douzaine de mètres en moyenne. Le front de taille étant dirigé suivant le premier système de diaclase, on devait avoir par derrière une série de joints parallèles. Les diaclases du second système se dessinaient très nettement sur la face libre. Eu coupe, le banc supérieur, très déchiqueté, surplombait de beaucoup le banc moyen. Celui-ci dépassait encore le banc inférieur que l'on avait déjà attaqué assez profondément par de petites mines (fig. 4).

AUX CARRIÈRES DE LAFARGE-DU"TEIL.

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occupe, on procède par approximations successives : étant

'Ione le cube à abattre, on détermine à peu près la charge ecessaire et par suite la position du foyer. Oui tâche alors de placer ce foyer le plus près possible de la position voulue, et ce sont les cotes réelles, relevées à la lin du travail, qui donnent la charge exacte.

Il existe pour cette dernière partie du problème la formule de Burgoyne, dont voici l'énoncé « La charge de .poudre, exprimée en grammes, doit être égale à la moitié du cube de la ligne de moindre résistance exprimée en décia êtres. » Mais ce coefficient de o,5o ne tient pas compte de

la nature de la roche et des facilités qu'elle peut offrir à

l'éboulement. A Lafarge, il serait beaucoup trop fort. Ainsi Celaposé, voici quelles sont en général les règles à suivre. la plus courte distance du foyer à la face libre était de Il faut placer la charge à une distance telle de la face 28 mètres ; la règle de Burgoyne donnerait près de 1. 1.000 dégagée que la quantité de poudre nécessaire pour chasser ilog. de poudre. L'expérience de MM. de Lafarge leur a en avant la partie la plus faible soit insuffisante pour sou. fait mettre seulement 7. 000 kilog. et la mine a parfaite-

lever la partie supérieure. L'explosion débarrasse alors la tuent réussi. Le coefficient n'est plus alors que de o,52 base en ébranlant tonte la masse et la partie supérieure ..environ. s'éboule par son propre poids dans le vide. On doit plutôt craindre de ne pas, mettre assez de poudre, Il y a donc là un problème assez complexe à quatre car si la force d'expansion était insuffisante, on ébranlerait termes : le cube à abattre, la charge de poudre, la plus toute la masse sans chasser le pied et on pourrait avoir un courte distance du foyer à la face dégagée et la hauteur de renversement dela tête avec projections de pierres. Mais il rocher au-dessus de la charge. En général, on se-donne, faut aussi éviter une charge outrée, car on s'exposerait approximativement au moins, le cube à abattre; l'expé- alors à chasser trop violemment le pied et à faire canon. rience indique alors la position du foyer dont les deux Deux dangers également redoutables, étant donnée la coordonnées doivent avoir entre elles un certain rapport et situation des usines :à 100 mètres en avant du front de c'est l'abaisse ou distance du foyer à la face libre qui déter- taille actuel et àune douzaine de mètres en contre-bas de mine la charge exacte. la plateforme de la carrière se trouvent les fours, les A Lafarge, ce problème complexe et délicat est résolu xtinctions,', puis la route nationale n° 86 de Lyon à Beaupar MM. Pavin de Lafarge eux-mêmes, aidés de leurs Caire, de l'autre côté les bluteries et plus loin le Rhône.. maîtres-mineurs ; leur longue expérience est leur plus sû C'est donc dans une langue de terre de 5oo à 600 mètres guide, et leurs grosses mines ont toujours prouvé par leurs de longueur, resserrée entre le Rhône et la montagne, que bons effets l'exactitude de leur appréciation.

se trouvent agglomérés les fours, les ateliers, les habitaQuelquefois, et c'est ce qui a eu lieu dans le cas qui nous tions ouvrières, l'église, l'hospice, la cantine et toutes les