Annales des Mines (1882, série 8, volume 2) [Image 299]

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BULLETIN.

BULLETIN.

Il résulte de cette comparaison que la méthode anglaise a sur la méthode belge une supériorité marquée au point de vue de la rapidité de l'achèvement, étant donné qu'on puisse employer la perforation mécanique et obtenir de forts avancements. Cette méthode présente également un avantage sérieux, au point de vue de la construction elle-même, dans les terrains difficiles donnant de fortes pressions : elle permet, en effet, de construire les maçonneries d'un seul coup sur toute la section, puisqu'on en commence l'exécution par la partie inférieure. Avec la méthode belge, il peut arriver, et il arrive, dans les terrains meubles, que la voûte s'abaisse au moment de l'enlèvement du stross et du déblaiement des piédroits ; il faut donc construire originairement la voûte un peu plus haut que la cote définitive, et les mouvements de terrain qui se produisent au-dessus d'elle lors de son affaissement ont pour conséquence des pressions plus fortes que celles qu'elle aurait eu à supporter si elle n'avait pas bougé. Si, en ou-

section, on peut, comme on le fait à l'Arlberg, installer une conduite spéciale de diamètre relativement considérable pour amener une grande quantité d'air à faible pression et obtenir ainsi une ventilation des chantiers beaucoup meilleure que celle qu'on a pu réaliser au Saint-Gothard avec l'air à haute pression envoyé pour les perforatrices.

(Extrait de la brochure intitulée : Examen critique des systèmes d'exécution appliqués à la construction rapide des grands tunnels, par G. Bridel. Lucerne. 1885.) R. Z.

ANNALES DES CONSTRUCTIONS CIVILES ET DES MINES DU PÉROU

Par M. DAMÉE.

tre, le terrain est plastique et exerce des pressions latérales, la voûte se déforme avant même qu'on ait commencé à travailler aux piédroits, et, quelques soins qu'on prenne pour l'étrésillonner, il ar-

rive parfois qu'on ne peut éviter des rétrécissements qui en ren. dent la conservation impossible. Ainsi, dans la mauvaise partie du tunnel du Saint-Gothard, sous la plaine d'Andermatt, on a constaté, sur des points où les piédroits étaient exécutés, des abaissements de 1 mètre à la clef, et, dans les parties où l'on commençait seulement à enlever le stross, des rétrécissements de n mètre, à 2',20 au-dessous de la clef, correspondant à un rapprochement de 1",23 des naissances; il fallut refaire complètement ces maçonneries en commençant par les piédroits. Comme on est toujours exposé à rencontrer de mauvais terrains, il convient de prendre ses mesures en conséquence, et de donner, dans cette prévision, la préférence à la méthode anglaise sur la méthode belge. Au point de vue de la dépense, il résulte des calculs de M. Bridel que, si la méthode belge présente, par rapport à la méthode anglaise, une certaine économie, cette économie est beaucoup plus théorique que réelle et serait à peine de i 2 p. ion, niais qu'en fait elle disparaît complètement pour faire place, au contraire, à une augmentation de frais, en raison de la difficulté plus grande du chargement et du transport des déblais, de l'évacuation des eaux, et de la nécessité où l'on est de déplacer plusieurs fois la voie et les conduites d'air et d'eau. Enfin, comme on dispose de plus d'espace avec la méthode anglaise, puisqu'on ouvre plus rapidement le tunnel sur toute sa ?1

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L'Ecole des constructions civiles et des mines de Lima vient de faire paraître, en 1882, le 2' volume du recueil périodique qu'elle publie en langue espagnole sous ce titre. Les matières e

du ier volume, paru en 1880, ont été signalées dans les Annales des mines M. Le 2' volume contient les deux articles suivants 1° Une étude intéressante, que nous ne pouvons analyser ici et qui occupe la plus grande partie de ce volume, de M. A. Raimondi, sur les Sources minérales du Pérou. 20 Un travail sur la Manière de construire des anciens Péruviens, par M. Citation, ingénieur civil et professeur à l'École.

L'histoire du Pérou peut être divisée en trois époques, primitive, antique et historique, et c'est cette dernière, qui se partage elle-même en historique antérieure aux Incas et contemporaine de ceux-ci, que l'auteur examine. Les monuments en pierre travaillée sont rares, parce que les Péruviens ne connaissaient pas les outils en fer : les seuls outils qu'ils avaient étaient en un alliage de cuivre plus ou moins durci (que le texte désigne improprement sous le nom de cuivre trempé).

Cependant les ruines de Tiahuanaco, 011antaytambo, la localité

nommée la Fortaleza et d'autres, renferment des pierres travaillées, et même avec une admirable perfection; mais ces cons-

tructions correspondent à une époque très ancienne et bien (1 Annales des mines, 7° série, t. XIX, p. 501.