Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 284]

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EXPÉRIENCES SUR LA PRESSION DU GRISOU

DANS LA HOUILLE.

l'accroissement de la pression dépasserait une certaine limite. Ce serait peut-être le meilleur moyen de conjurer

la pression ho est égale à 0kg,05 par centimètre carré, ou à 5o kilog. par mètre carré. Une semblable pression peut

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ces redoutables catastrophes.

n'être pas négligeable relativement à la ténacité de la ho cille.

Supposons un ensemble de deux couches grisouteuses superposées et séparées par un entre-deux imperméable. Si la couche supérieure est exploitée sans que les deux autres le soient, les vides provenant de l'exploitation pourront ne plus laisser à l'entre-deux la possibilité de résister à la pression du gaz de la couche inférieure. On verra donc le mur de la couche exploitée se soulever, se disloquer et donner passage à des quantités de gaz plus ou moins considérables. Telle est l'explication très simple des dégagements soudains (sudden oulbursts) venant du mur et

observés dans un très grand nombre du houillères anglaises (*). On comprend d'ailleurs que ces sudden outbursts peuvent

Je ne pousserai pas plus loin l'étude des conséquences que l'on peut déduire de la connaissance exacte du mode de gisement du grisou. Il me suffit d'avoir montré quel en est l'intérêt.

Sans doute, la théorie que j'ai exposée n'est pas nouvelle

et beaucoup d'autres l'avaient plus ou moins nettement formulée. Les recherches de M. de Marsilly avaient même déjà montré qu'il y avait en réalité indépendance entre la

houille et le grisou qu'elle contient. Mais les travaux de L. Wood viennent donner à cette théorie une confirmation expérimentale rigoureuse. Ils permettent en même temps de lui donner un énoncé précis qui pourrait être le

se produire au toit de la couche exploitée lorsque la couche grisouteuse est située au-dessus de la couche

suivant

exploitée.

'eau l'est dans une couche poreuse. Il s'y trouve comprimé sous une pression très variable, qui peut atteindre et sans doute dépasser 52 kilog. par centimètre carré. Les questions du mode de gisement et du mode de déga-

Les mineurs belges, rapporte M. Arnould dans le mémoire que j'ai déjà cité, croient faciliter l'abatage de la houille en diminuant l'aérage au front de taille et augmentant ainsi la quantité de grisou de l'air extérieur. Cette opinion, en

apparence bizarre, peut trouver son explication dans la théorie précédente. Si en effet on produit extérieurement une pression du grisou égale à ho, la pression dans l'intérieur du massif s'élève alors en partant non plus de zéro, mais de ho; à la même distance du front, la pression du gaz se trouve ainsi accrue de ho et cette pression tout entière se trouve travailler en faveur de l'ouvrier. Si par la proportion de grisou dans l'air est augmentée de 3 p. loo, (*) Voir une étude très intéressante de ces Sudden outbursts dans le rapport de mission de MM. Pernolet et Aguillon.

Le grisou est un gaz renfermé dans la houille comme

gement du grisou _ ont ainsi acquis une base solide sur laquelle des recherches ultérieures pourront élever un édifice plus complet. Ce qui paraîtrait le plus utile actuellement serait de chercher à mesurer, pour un certain nombre de mines, les coefficients que j'ai désignés par les lettres ko

et a, c'est-à-dire la quantité de gaz dégagée par unité de surface au front de taille à un moment donné, et le coefficient de perméabilité de la houille pour le grisou. Ce sont en effet ces deux données qui règlent à chaque instant, avec la pression maxima dans l'intérieur du massif, le dégagement du gaz.