Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 285]

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ET DES LAITIERS DES FONTES DE MOULAGE. DE LA COMPOSITION DES PAILLES DES GUEUSETS

Mais revenons aux composés qui se portent vers la surface supérieure des gueusets. Les fontes d'affinage présentent, à leur surface, une peau rugueuse ou une peau lisse, quelquefois un mélange des deux, suivant que la

NOTICE

SUR LA COMPOSITION DES PAILLES QUI SE DÉTACHENT DE LA PARTIE SUPÉRIEURE

DES GUEUSETS DE CERTAINES FONTES D'AFFINAGE

ET SUR QUELQUES VARIÉTÉS DE LAITIERS OBTENUES DANS LA FABRICATION DES FONTES DE MOULAGE

Par M. A. JAU MA IN, ingénieur des hauts fourneaux de

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la

Sociéié

de la Providence (à Marchiennes).

fonte provient d'allure plus ou moins chaude. La partie rugueuse se détache quelquefois assez facile-

nient; on peut aussi enlever des fontes qui ont une peau lisse, une pellicule plus ou moins mince. La composition de ces écailles et pellicules est très intéressante à étudier. Presque toujours dans les fontes d'affinage, les pailles contiennent principalement des quantités considérables de silicium et de phosphore. Les proportions de manganèse et de soufre sont aussi beaucoup plus considérables que dans la masse de la fonte.

La dose de silicium contenue dans les pailles peut atteindre six à douze fois celle qui est contenue dans la Lorsqu'on coule de la fonte, divers composés, formés par

le silicium, le soufre, le phosphore, le manganèse, etc., ne se répartissent pas uniformément dans la masse de la fonte. Plusieurs de ces corps tendent à être expulsés vers la partie supérieure, soit parce que leur densité est inférieure à celle de la masse, soit par une réaction chimique qui intervient entre ces corps, soit par toute autre cause. Ainsi, on sait que les fontes de moulage expulsent, versles arêtes des pièces, une quantité de silice quelquefois considérable. La silice se dépose de préférence entre la fonte et le moule, en sable, dans le vide formé par le retrait de la fonte. Cette silice est parfaitement pure et blanche. D'après M. Gruner (Études métallurgiques), il se dégage de la fonte en fusion, du sulfure silicique, qui est un peu volatil et facilement entraîné par d'autres gaz. Lorsque la fonte n'est pas couverte, ce sulfure brûle à l'air. Il s'oxyde

au contraire, aux dépens de l'eau, lorsque la fonte coulée dans du sable humide.

est

fonte, et la proportion de phosphore est généralement deux à trois fois supérieure à celle de la fonte. Le manganèse, à peine à l'état de traces dans la fonte, peut être assez abondant dans les pailles. Je crois que généralement le manganèse existe dans la fonte, à l'état de siliciure, et de carbure. de manganèse. Souvent, dans l'attaque d'une fonte par le chlorate, j'ai remarqué qu'une partie du manganèse reste

inattaquée avec du silicium. De plus, en examinant les diagrammes de déphosphoration, à la cornue, basique, on voit de suite qu'une partie notable de manganèse se scorifie

en même temps que le silicium, et que l'autre partie suit exactement la ligne de départ du carbone. Nous allons donner une série d'analyses de fontes d'affinage avec leurs pailles. Ces fontes proviennent des hauts fourneaux de l'usine de Couillet, et les analyses ont été faites au laboratoire de 1' usine par M. F. Lacanne, ingénieur.

Les échantillons ont été pris à d'assez longs intervalles. l'once I, 1882.

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