Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 52]

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il se forme beaucoup moins d'oxyde de carbone. De toute façon cette proportion sera très variable selon les circonstances, suivant la quantité de poussière mise en suspen-

sion, la grosseur du grain, la nature de la houille. Les observations faites après les accidents n'ont fourni jusqu'ici aucun renseignement précis sur cette question. Ces quelques considérations montrent donc d'une façon bien certaine que lespoussières jouent un rôle dans les explosions de grisou, et ce rôle est double ; elles augmentent l'intensité proprement dite de l'explosion et elles accroissent. le pouvoir délétère des produits gazeux. Mais dans quelle proportion les effets d'une explosion

de grisou peuvent-ils être ainsi amplifiés? Cela est certainement très variable. Dans certains cas l'influence des poussières est absolument nulle ; un amas de grisou isolé au toit d'une galerie, peut prendre feu sans venir ii

DANS LES ACCIDENTS DE MINES.

DU RÔLE DÈS POUSSIÈRES DE HOUILLE

enflammer les poussières répandues sur le sol de la galerie,

surtout dans une mine peu poussiéreuse et humide. Dans d'autres circonstances, au contraire, des poussières abondantes, sèches, très inflammables et très oxygénées, pour-

ront jouer un rôle considérable. Il a dû en être ainsi à l'accident du puits Sainte-Marie où l'on a vu une épaisse fumée noire sortir par les puits au moment de l'explosion. Mais il est impossible de préciser la part qui revient dans les conséquences de l'accident aux poussières et au grisou, ni même de dire laquelle de ces deux parts a été la plus grande. Il y a là une inconnue qui ,échappera sans doute longtemps à toutes les recherches et sur laquelle il faudra se contenter d'appréciations assez vagues.

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CHAPITRE IV PRÉCAUTIONS A PRENDRE CONTRE LES POUSSIÈRES

l'on a beaucoup discuté dans ces derniers temps les dangers des poussières, on n'a fait que peu de tentatives pour remédier à ces dangers. Les précautions que l'on pourrait recommander sont, en effet, fort Si

sur

difficiles à mettre 'en pratique. Il a pourtant été fait quelques essais dans cette voie aux mines de Dinas et de LW-ynipia en Angleterre par M. Calloway ; aux mines de Blanzy et au puits Jabin en France. Le procédé exclusivement employé a été l'arrosage des voies principales du roulage. Aux mines de Llwynipia cet arrosage se faisait au moyen de waggonets-réservoirs que l'on traînait à la suite des trains de charbon. La consommation d'eau était de lo mètres cubes d'eau par jour. Cette quantité d'eau suffisait, d'après M. Calloway, pour maintenir la mine humide et mouillée. En France on fait depuis une dizaine d'années un arrosage semblable aux mines de Blanzy. Au puits Jabin on essaya en 1866 l'emploi du chlorure de calcium, mais on n'en a pas obtenu les résultats que l'on espérait. Dans les essais faits jusqu'ici on ne s'est peut-être pas préoccupé d'une façon suffisante des rôles divers que les poussières peuvent jouer dans les accidents de mines. Les pré-

cautions doivent évidemment être appropriées à la nature des dangers que l'on se propose de combattre. Nous avons vu que les accidents de poussières se divisent en trois catégories bien distinctes correspondant aux causes qui ont déterminé leur inflammation : lampes, coups de mine ou coups de grisou plus on moins général. Pour prévenir ces différentes

catégories d'accidents il faudra employer des précautions