Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 51]

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DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE

combustion continuent encore à agir par leur composi-

DANS LES ACCIDENTS DE MINES.

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tion chimique ; ils se mêlent en effet aux courants d'air qui traversent la mine et la rendent délétère, soit en diminuant sa proportion d'oxygène normal jusqu'à lui communiquer

du carbone. Après combustion l'air renferme donc 4 p. ioo de son volume d'oxyde de carbone.

des propriétés asphyxiantes, soit en y introduisant une

o,5 p. 100 d'oxyde de carbone suffisant pour donner rapidement la mort; mais les conditions convenables pour la production de quantités d'oxyde de carbone aussi considérables ne se rencontrent sans doute que très rarement.

quantité d'oxyclb de carbone susceptible de lui communiquer des propriétés toxiques. Le grisou en présence d'un excès d'air brûle en donnant de l'acide carbonique et de la vapeur d'eau suivant la fo mule. G H4 -I- 80

Si l'on vient à ajouter des poussières au mélange de grisou et d'air les conditions changent immédiatement. Une plus grande proportion d'oxygène, sinon la totalité, est

2CO2 ± 4110

Sauf dans des cas exceptionnels (à l'accident de Fram ries par exemple), le grisou est toujours en présence d'un excès d'air ; ilne donnera donc, lors d'une explosion, que de

l'acide carbonique et de la vapeur d'eau sans oxyde de carbone, c'est-à-dire un mélange simplement asphyxiant, mais non toxique, et même ce mélange sera relativement peu asphyxiant, car il contiendra généralement de l'oxygène

en excès qui n'aura pas pris part à la combustion. Aussi, pourra-t-il arriver qu'après une petite explosion un ouvrier, tombé au passage de la bouffée de gaz brûlés, revienne à lui après le retour de l'air frais et le rétablissement de la ventilation normale. Le cas d'un mélange avec excès de grisou, bien que ne devant se rencontrer qu'exceptionnellement, est néanmoins intéressant à étudier. Un mélange d'air et de grisou tenant 12,2 o/o de ce gaz devrait brûler d'après la formule G' H4 ± 60 = 2CO

Cette quantité est certainement encore très toxique,

GHO

Mais il résulte d'une série d'analyses eudiométrique faites par nous que la proportion d'oxyde de carbone e bien moindre que celle qui résulterait de cette équatioi Pour les mélanges à 12,2 o/o du grisou les 2/3 du carbon

brûlent pour acide carbonique et 1/5 seulement pour oxyd

J31e7s.,;-

alors brûlée, ce qui augmente déjà le pouvoir asphyxiant des gaz de la combustion. Mais, ce qui est bien plus grave, il peut se former des proportions considérables d'oxyde de carbone, non pas seulement d'une façon exceptionnelle comme dans le cas du grisou seul, mais d'une façon normale; car la couche de poussière répandue sur les voies est toujnurs assez abondante pour laisser encore du carbone libre après avoir brulé tout l'oxygène contenu dans l'air des galeries. Les croûtes de coke trouvées après les coups de grisou montrent bien que, au moment de l'explosion, du carbone à une température élevée s'est trouvé en contact avec les produits de la combustion et a pu réduire ainsi partiellement l'acide carbonique. Les poussières peuvent encore former de l'oxyde de carbone d'une façon différente et par simple distillation. Les

houilles sont oxygénées, et, pendant leur calcination, cet oxygène se dégage à l'état de vapeur d'eau, d'acide carbonique, et d'oxyde de carbone. On sait, en effet, que le gaz d'éclairage renferme de l'oxyde de carbone ; quelques analyses donneraient même une proportion de io p. ico. 11 est vrai que dans sa fabrication le gaz d'éclairage reste longtemps dans la cornue à une température élevée, ce qui favorise la formation de l'oxyde de carbone aux dépens de l'acide carbonique et il se pourrait que dans la distillation brusque des poussières suivies d'un refroidissement rapide