Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 80]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

EXPÉRIENCES DE M. LE PROFESSEUR ABEL

SUR LE RÔLE DES POUSSIÈRES DANS LES EXPLOSIONS DE MINES. 155

des parties éloignées des travaux où la présence du grisou n'était absolument pas soupçonnée. Pans son second mémoire, M. Galloway établissait que

caisses, tuyaux ou conduites en bois, munis de fenêtres pour les observations, avec portes de sûreté, trappes, ou

152

le retour d'air d'une mine dont le charbon dégage une forte quantité de grisou, comme celle de Llvvynpia (où l'on

estime que le retour d'air tient approximativement 2 à 2 1/2 p. loo de grisou) peut être rendu inflammable par une addition de poussière. Il fit également connaître

des expériences qui semblaient établir que la flamme résultant d'une explosion de grisou dans un point donné d'une mine pouvait être étendue plus ou moins loin par la poussière soulevée et mise en suspension dans l'air circulant dans la mine, même en l'absence complète de toute trace de grisou dans le courant. L'appareil établi par M. Galloway pour ces dernières expériences était très ingénieux ; mais on pouvait se demander si de petites quantités de grisou n'avaient pas pu passer avant l'explosion, de la partie de l'appareil où le mélange d'air et de gaz était préparé et allumé, dans le conduit où la poussière était soulevée et où la flamme de l'explosion était projetée. Des expériences étendues ont été faites et se poursuivent à la mine de Harton, sous la direction de M. Lindsay Wood

de et du professeur Freire Marreco, ainsi qu'aux forges commission de la société des ingéBrood Oaks par une nieurs de Chesterfield et du Derbyshire, sur les effets obtenus en amenant de l'air tenant des poussières en suspension et se mouvant à des vitesses variables, sur la flamme d'une lampe ou d'un bec de gaz, ou sur une flamme produite par une petite charge de poudre tirée par un pistolet

ou un canon. Les appareils employés dans ces expériences et dans quelques-unes de celles de M. Galloway sont semblables dans dileur construction générale, et ne diffèrent que par leurs mensions ou quelques détails. Ils consistent en de longues

autres dispositions, pour éviter la destruction de l'appareil par une explosion; des dispositions appropriées sont prises pour faire varier la vitesse du courant et les proportions d'air, du grisou ou de gaz d'éclairage, ainsi que la température du courant d'air ; dans quelques cas, on a pu faire en sorte que les poussières pussent être maintenues en suspension et entraînées par le courant. On a essayé également clans ces appareils de mesurer comparativement les efforts produits par une explosion. Les hauteur et largeur des conduites employées ont varié de 5o5 sur 124 millimètres à /157 sur 571. Leur longueur a été fort variable. M. Galloway a employé des conduites de 5m,798 et 24',38; à Har ton, la longueur était de 12"-',8o à partir de la trémie

à poussière, avec une conduite parallèle en retour de 1 im,88 ; à Chesterfield, la longueur était de 18m,9o, depuis la trémie.

11 n'apparaît pas que dans les nombreuses expériences faites à Harton en exposant des lampes à feu nu ou en tirant de petits canons (représentant un coup de mine qui débourre) dans un courant d'air chargé de poussières, en des points variés du courant, on ait obtenu quelques indications concluantes de la propagation de la flamme par les poussières. Au contraire, j'ai lieu de croire que la commission de Chesterfield considère qu'elle a mis hors de doute que la flamme se propage dans un mélange de poussières et d'air en l'absence de toute trace de grisou. A la mine de Garswood Hall de MM. Smethurst, Hayle et Grime, à Brynn, près Wigan, on dispose, à la surface, d'une source abondante et continue de grisou qui a été utilisée par M. William Smethurst dans de nombreuses et importantes expériences sur les lampes de sûreté faites dans des appareils d'une disposition générale semblable à ceux précédemment décrits.