Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 81]

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SUR LE RÔLE DES POUSSIÈRES DANS LES EXPLOSIONS DE MINES. 1.55

EXPÉRIENCES DE M. LE PROFESSEUR ABEL

La commission royale sur les accidents de mines a mis à profit cette source de gaz, ces commodités spéciales, ainsi que l'aide obligeante de M. Smethurst lui-même,pour poursuivre des expériences étendues sur les mérites comparatifs des différentes lampes de sûreté. Il n'était besoin pour, ces expériences que d'une conduite relativement courte, et l'ensemble de l'installation était très simple; mais de grandes précautions ont été prises pour obtenir des courants de vitesses uniformes exactement connues, des proportions parfaitement déterminées de grisou et d'air et leur mélange intime. La commission s'est convaincue qu'en ce qui concerne ces points importants, l'appareil dont elle s'est servie laisse peu à désirer. Diverses modifications ont été faites dans le but d'approprier cet appareil aux expériences que je me proposais de faire avec les échantillons de poussières de Seaham et aux expériences plus étendues sur les poussières que poursuit en ce moment la commission. qui On a porté à 8m,588 la longueur de la conduite 91"`"s,7 (i pied cube par pied. cube par mètre de longueur entre la trémie qui délivre les poussières de longueur) à une extrémité, et le redressement vertical, situé à l'autre extrémité, dans lequel agit le jet de vapeur qui détermine et maintient la vitesse du courant. Dans le but d'assimiler la température du courant à celle d'une mine, l'air passe par les tubes d'une grande chaudière tubulaire où il est chauffé par de la vapeur de telle façon qu'on a obtenu que le courant, qui a circulé à des vitesses variant de om,5o2 à

5-,o2o à la seconde, a eu des températures de 24°

à

du-

29°,5 C., même pendant les froids rigoureux de l'hiver rant lequel une partie des expériences ont dû être faites. Dans les expériences sur les échantillons de poussières

de Seaham, on a employé les sources de chaleur ou

de

flamme suivantes 1° Une lampe Davy ou Mueseler détamisée, avecune

longue mèche, de façon à former une large flamme, mise à l'abri contre l'extinction, dans les courants les plus rapides, par un écran bas ou une feuille métallique ; 2° Un large bec de gaz, alimenté par le grisou, et fournissant une grande flam;ne de 76 à 127 millimètres de longueur également protégée par un écran arrivant juste au-dessous de l'ouverture du bec 3° Un petit canon muni d'une fusée électrique à la culasse et chargé de 5 grammes de poudre fine à grain. On prenait simplement soin de placer la charge ou de fermer la bouche de manière à assurer l'uniformité dans la force de l'explosion des charges de poudre. Tantôt la bouche du canon faisait face au courant, tantôt il était placé en sens opposé. Tantôt on n'a employé qu'un seul canon ; tantôt

on en a disposé deux à distance l'un de l'autre, leurs

bouches se faisant face, et on les tirait l'un après l'autre, soit immédiatement, soit après un certain temps; 4° Une charge de 26 grammes de poudre (dont 25sr,35 de poudre de mine comprimée et de og1,65 de poudre de chasse pour enflammer la première rapidement) placée à découvert sur le sol de la conduite et enflammée à l'électricité; 50 Une charge de 15 grammes de poudre comprimée, avec un peu de poudre de chasse, disposée et enflammée comme ci-dessus; 6° Une charge de 26 grammes de poudre de chasse disposée et enflammée comme ci-dessus ; 7° Une charge de 19e,5 de coton-poudre en liberté placée sur le sol de la galerie et allumée à l'électricité : cet explosif a été employé parce que son inflammation développe subitement un grand volume de flamme de même caractère que celle produite par l'inflammation d'un mélange explosif de grisou et d'air. Le grisou qui se dégage de la couche Wigan 9 feet, et avec lequel ont été faites les expériences de Garswood Hall,