Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 79]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

150

EXPÉRIENCES DE M. LE PROFESSEUR ABEL

ou partiellement brûlée, quoique apparemment en faible

proportion, à différents points très distincts les uns des

SUR LE RÔLE DES POUSSIÈRES DANS LES EXPLOSIONS

DE MINES. 151

miné la nature de la poussière recueillie dans la mine et fait quelques expériences spéciales sur une petite échelle dans

autres et dans différentes directions, comme dans les échantillons : U près de l'extrémité du travers-bancs du district ir 1,P du vieux plan incliné, R de la voie Sud de la couche Hatton et S de la galerie de circulation du district n°

le but de déterminer si et dans quelle limite la flamme de poudre était allongée lorsqu'elle était projetée, comme celle d'un coup qui débourre dans de l'air contenant de la pous-

e), Les échantillons de poussière K, L et M, recueillis dans le travers-bancs courbe et près de la machine 'l'andlin, c'est-à-dire en des points choisis suivant les indications

très fine, très riche en matières volatiles (inflammables), peut s'allumer lorsqu'elle est soulevée par une explosion et qu'une portion du charbon est successivement décomposée, dégageant des substances formant des mélanges explosifs

de l'enquête, au voisinage immédiat de l'endroit où un coup de mine a été tiré au moment de l'explosion, ne donnent aucune preuve qu'ils aient été soumis à l'action d'une haute température. II

Faraday et Lyell, en 1845, paraissent avoir été les premiers à attirer l'attention sur l'influence que les dépôts de poussières dans les mines peuvent avoir pour augmenter les effets des explosions de grisou : quelques expériences ont été faites en France, en 1867, par M. Verpilleux, qui arriva à cette conclusion que les poussières jouaient Un rôle impor-

tant dans les explosions. Le sujet fut en 1875 l'objet d'un nouvel examen plus attentif et d'expériences sur une petite échelle de la part de M. Vital, à l'occasion d'une enquête sur la nature et la cause d'une explosion qui était arrivée l'année précédente à Campagnac, dans un quartier de la mine où l'on n'avait jamais vu de grisou. Dans l'espèce un maître-mineur avait examiné le chantier avec une lampe Mueseler avant le tirage du coup de mine. Un premier coup tiré, on en chargea un second ; la mèche allumée, les ou-

vriers s'étaient retirés, lorsque, après quelques secondes, une violente explosion survint, et les ouvriers virent une grande flamme rouge s'avancer sur eux. Après avoir exa-

sière fine en suspension, M. Vital conclut que de la poussière

avec l'air, ce qui peut produire une propagation de la flamme ; l'intensité ou la violence de la combustion étant

très influencées par les caractères physiques (ténuité, etc.) de la poussière. Il montra également qu'une explosion de grisou, qui a lieu presque instantanément, enflamme ou décompose une petite quantité de la poussière soulevée par ladite explosion, et que de la sorte les effets des explosions continuent et se propagent lorsque ceux de l'explosion directe du grisou ont cessé. Peu après les recherches de M. Vital, M. W. Galloway commença une série d'importantes expériences sur une plus grande échelle, dans le but d'étudier l'influence des poussières dans les explosions : les résultats en furent communiqués à la Société royale dans deux mémoires, en 1876 et 1879. Les conclusions de M. Galloway, dans son premier mémoire, furent qu'un mélange d'air et de la poussière expérimentée par lui, de composition et de nature indiquées, n'était pas inflammable à la température et à la pression ordinaires, mais que la présence d'une très pe-

tite quantité de grisou, impossible à reconnaître à la

lampe Davy par l'observateur le plus expérimenté, rendait la poussière inflammable et la faisait brûler librement avec

une flamme rouge fuligineuse. D'où l'on concluait qu'une explosion qui prendrait naissance d'une manière quelconque dans une mine sèche et poussiéreuse, pouvait s'étendre à