Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 126]

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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

n'avait jamais été signalé dans cette couche. Cet accident,

stants avant le coup de feu ait pu se trouver subitement

minutieusement étudié par M. l'ingénieur des mines Vital (1),

infectée dans toute son étendue, tandis qu'il est facile d'admettre qu'un point en particulier soit devenu explosif, et que les poussières aient pu transmettre le feu en se soulevant de proche en proche (1).

a été rapporté à l'influence des poussières et a beaucoup contribué à rappeler l'attention sur cette question. M. Pinel a également signalé le coup de feu de la Béraudière du 51 mai 1877, qu'il a paru impossible d'attribuer au grisou (2). On n'en avait, en effet, jamais observé la moindre trace depuis vingt-deux ans dans la grande couche, et on ne devait pas s'attendre à le voir apparaître en dernière tranche, après que toute la durée du développement de la méthode d'exploitation avait contribué à fatiguer la houille. Un gouverneur fut cependant renversé à 200 mètres du lieu de l'explosion, et les bois se trouvèrent tapissés de petits grains de coke, tous placés du côté du coup de mine. Les poussières paraissent également avoir joué un rôle dans la catastrophe de Blantyre, en Écosse, le 22 octobre

1877. Les colonnes de fumée qui sont sorties de certains puits pendant plusieurs minutes, ne pouvaient, en effet, être dues qu'à la combustion des poussières. Le directeur a été brûlé à l'orifice du puits d'entrée d'air, ce qui suppose le refoulement d'un mélange capable de rester enflammé pendant quelque temps, et non, par suite, exclusivement gazeux. M. Galloway fait observer avec beaucoup de justesse que le caractère d'universalité des grands accidents doit, pour un certain nombre au moins, être considéré comme une preuve du rôle qu'y ont joué les pulvérins. On

ne saurait en effet admettre qu'avec les moyens d'aérage

La présence des croûtes légères de coke sur les bois de soutènement a été souvent observée dans les grands accidents (Cinq-sous, à Blanzy, en 1847; la Garenne, à Épinac, en 1871, etc.) (2). Suivant M. Verpilleux, on pourrait

parfois remplir un mètre cube de ces matières agglutinées (5). Elles -ont été étudiées au puits Jabin par M. Mathet, qui en a fait, à l'aide de l'analyse chimique, la comparaison avec la houille du gîte (4). Celle-ci renfermait

25,65 p. ioo de matières volatiles et le coke seulement 17,5o, ce qui correspond à une perte de 6,15 p. à oo du poids de la houille, c'est-à-dire un quart à peu près de la teneur initiale en gaz. M. Chansselle a donné également l'analyse suivante (5) Coke dizième

de la petitedu

couche.

niveau.

fa} so.,

Coke. i Carbone

Matières

Cendres volatiles (abstraction

faite

des

Matières volatiles de la houille correspondante (abstraction faite des cendres). . . .

66,90 16,30 J 20,08

22,9-1

29,80

27,50

On obtient ainsi la preuve directe du dégagement de ce gaz qui a dû naturellement s'accompagner d'effets destructeurs considérables. En effet, d'après le chiffre de M. Ma-

perfectionnés dont on dispose aujourd'hui et la surveillance

dont les mines sont l'objet, une atmosphère qui ne donnait aucun signe de la présence du grisou quelques in-

(s) ) Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2° série, t. VII, page

(z) Annales des mines, 7e série, tome II, page 255. (5) Ibidem, 60 série, tome XII, page 56i.. des sciences et des arts, article (tou, ) Encyclopédie iclof. BéduiReAfrie pgsaletei 9.t5.ees,

(1) Recherches sur l'inflammabilité des poussières de charbon (Annales des mines, 7` série, tome VII, page 180). (:2) Compte rendu mensuel, etc., juin 1877, page 9.

pa(g5e) Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2° série, t. VI,