Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 125]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

248

LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

gnalé de même une détonation de poussière de brai au contact d'une lampe dans une usine d'agglomérés (1). M. Thenard a constaté que des eudiomètres qui résistent à la détonation des gaz de l'eau étaient brisés par une addition de poussière de charbon. Disons encore que, dans les moulins- à farine, le point le plus dangereux pour l'incendie est la chambre où se rend l'air qui a rafraîchi les meules. Il entraîne un pulvérin impalpable facile à enflammer ; il est interdit d'entrer dans cette chambre avec des lampes, et les compagnies d'assurances

recommandent de les construire très légèrement en les séparant autant que possible du reste des bâtiments (2). Une épouvantable explosion a détruit le 2 mai 1878, à Minneapolis, les plus grands moulins du monde, ceux de Washburn Mill, près des chutes de Mississipi (5). Un fait analogue est rapporté par M. Maumené comme s'étant passé

en 1785 (4). L'explosion du moulin de Tradeston, près Glasgow, le 9 juillet 1872 a été aussi l'objet d'un rapport détaillé de Bauhmé et Stephenson Macadam ( 5 ). Une explosion de poudre d'amidon a eu lieu à Paris il y a une dizaine d'années (6). La garancine elle-même est explosible : M. Viollet a appelé l'attention sur une semblable détonation survenue le 13 novembre 1878 à Sorgues (7). La poudre de lycopode a formé autrefois l'agent explosif

249

d'un fulmi - moteur de Niepce (1). Elle figure de même dans la production de certains feux instantanés au théâtre. Le pyrophore de Homberg, mélange calciné d'alun et de charbon, s'enflamme par sa seule projection dans l'air (2). Enfin la pulvérisation du soufre an broyeur Carr, en vue de l'oïdium, a dû être abandonnée presque partout à cause de la facilité de l'inflammation (5).

31. Accidents observés. - A Beaubrun, à deux reprises différentes, des poussiers se sont enflammés au jour (4). Dans cette concession et à la fosse du chauffour d'Anzin ,

on a observé des flammes rougeâtres d'une dizaine de mètres, dues aux lampes ou aux coups de mines et qui ne peuvent être attribuées qu'aux poussières, car la flamme du grisou est bleue. Il en a été de même à Bessèges, en 1869; à Sainte-Marie du Mantceau, le 7 février 1871; puits Sainte-Camille .de la Péronnière, le 6 juillet 1872 au puits Dyèvre de la Béraudière, le 12 décembre 1874 dans la deuxième brûlante de la même concession , le 2 janvier 1875; à Llan (pays de Galles), le 6 décembre de la même année (5) ; le 15 janvier 1875 et au mois de mars 1877, à Trelys ; le 9,9 juin 1878 à Salles de Gagnères, etc. Le 2 décembre 1875, une explosion a eu lieu à Campagnac, à la suite du tirage d'un coup de mine. Elle brûla, à une quarantaine de mètres, trois ouvriers, qui succom-

bèrent au bout de quelques jours. Nul indice de grisou (I) Comptes rendus MenSUCIS, janvier 1879, page 5. (.2) Transactions of the North, etc., tome XXVI, page ioé. On

peut voir aussi sur ce sujet une intéressante note de M. BERTHELOT, (Bulletin de l'Association scientifique de France, no 564, p. 3i0).

(5) Lettre de M. La.wren ce SMITH : Compte rendu de 1',1cadémie des sciences, tome LXXXVII, page 121. Journal de physique et de chimie, mai 1878. Revue unirerselle des mines et des usines, 1878, tome IV, page 720. Les Mondes, ii juillet 1878, page 427. (A) MOROSSO Annales de chimie, tome IV, page 173. Séance de la Société d'encouragement du 12 juillet 1878. Journal de pharmacie, 4' série, tome X, page 6i, 1869. Comptes rendus, octobre et novembre 1878, page 245.

() Rapport de BERTHOLLET et CARNOT à l'Institut, cité par Bor-

gais (Traité complet de mécanique appliquée aux arts, page 97). Comptes rendus mensuels, CHARLON, janvier 1879, page 5.

On consultera avec fruit l'intéressant article de M. TISSANDIER sur les poussières (Bulletin de l'association scientifique de France, n" 646, page 597)*

Bulletin Annales des mines, 7e série, tome VII, page 176. de la Société de l'industrie minérale, 2' série, tome IV, pages 221 et 222.

CALLOWAY : Influence of coal dus t, etc.