Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 121]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

240

ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

d'ailleurs, que des observations périodiques. On en rapprochera les rapports quotidiens, qui sont également tenus à jour dans beaucoup de mines et qui doivent mentionner les apparitions de grisou ou les aggravations de l'état normal de l'atmosphère des mines. D'après la loi anglaise,

éliminant celles qui renfermaient constamment du grisou ou qui n'en présentaient jamais, ainsi qu'un certain nombre d'autres dont les registres ont paru mal tenus, les auteurs en ont choisi trente-cinq, dans lesquelles le grisou faisait de temps à autre son apparition. Pendant le cours de l'année il s'est montré une fois dans quinze mines, et il ne s'est pas écoulé une seule journée durant laquelle il ne se soit manifesté dans deux houillères au moins. M. Calloway a construit une courbe barométrique, et sur la même épure une autre ligne dont l'ordonnée renversée est proportionnelle au nombre de mines infectées chaque jour. On peut

ce genre d'observation doit être consigné chaque jour pendant toute l'année qui suit une apparition de grisou. Il ne paraît pas d'ailleurs que l'on doive chercher la démonstration de la relation qui nous occupe entre la baisse barométrique et l'invasion grisouteuse dans une simulta-

néité rigoureuse de ces deux circonstances. On observe presque toujours un retard dont il serait du reste difficile de préciser la valeur. Son existence a même été contestée

ainsi observer le parallélisme de ces deux tracés, qui se trou-

et M. Warbuton va jusqu'à penser (s) au contraire que l'indication barométrique suit, au lieu de la précéder, l'infection de la mine par le grisou ; on comprend cependant d priori' qu'en raison des grandes résistances opposées au mouvement des gaz à travers les remblais, un certain temps doit être nécessaire pour que la transmission de pression, les dilatations et les déplacements qui en sont la conséquence puissent s'effectuer complètement.

En opérant d'après ces principes à l'aide d'un registre d'observations faites à Anzin, sur la fosse Haveluy, M. Sau-

vage a reconnu que trois fois sur quatre, quand le grisou est signalé, il y a baisse barométrique (2). MM. Scott et Calloway (5) ont exécuté dans ce sens un travail très considérable. Employant d'une part le diagramme continu de l'observatoire de Stonyhurst, près de Preston, ils ont en même temps dépouillé les registres des mines des environs de Glascow, pour l'année 1875. En

241

.

vent dans les Annales des mines (1). L'une des circonstances qui tendent à donner de la valeur à cette démonstration, d'après une remarque de M. Sauvage, consiste en ce qu'elle concerne souvent des groupes de faits en concomitance avec chaque dépression barométrique, et non une observation isolée.

M. Nasse (2) a repris la question par une méthode nouvelle et intéressante. Au lieu d'un district entier, il envisage

une seule mine et même un point spécial de cette mine, pour en étudier les dégagements d'une manière incessante. Il obtient ainsi des diagrammes qui établissent une concordance parfaite avec la variation barométrique. Il dégage en

outre une circonstance qui devait nécessairement rester masquée dans les recherches qui concernent un ensemble de mines. C'est un certain degré de baisse, sensiblement constant et caractéristique, nécessaire pour provoquer le dégagement de gaz, et qui pourrait probablement, en restant invariable chaque mine ou chaque quartier, varier de

le Grisou, page 23. Annales des mines, 7' série, tome XE, page 227. DOMBRE :

(5) Proceedings of the Royal Society, Ir i34, année 1872. Quarterly Journal of the illeteorological Society, octobre 1873 et octobre 1874.

(I) 7' série, tome XI, PI. V, fig. IL. (2) Zeitschrift fiir dos Berg, Hütten und Salinentvesen. t. XXV,

P. 267.

TOME XVIII, 1830.

16