Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 53]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

1°4

SOURCES MINÉRALES DES DÉPARTEMENTS

nappes aquifères de la contrée ; les sables et grès de Beau-

champ, sur lesquels repose la mince couche de calcaire lacustre de Saint-Ouen signalée à Enghien, laissent passer une nappe ascendante douce, dont le niveau statique est, près de l'établissement, de 38-,76 ; vers l'extrémité du lac,

au nord, ce niveau se relève à Iti mètres, et les eaux deviennent jaillissantes. De là, sans doute, les infiltrations superficielles assez abondantes, et la formation du lac même d'Enghien. La nappe sulfureuse s'alimente par l'infiltration de ces eaux à travers les terrains quaternaires. Nous allons passer en revue (*) les diverses sources con-

nues à Enghien, en suivant l'ordre chronologique de leur découverte.

La première en date est la source Cotte, actuellement source du Roy, découverte en 1776. Fourcroy en découvre une seconde en 1785 (actuellement source De yeux).

Puis viennent les sources Péligot (1822) et Bouland (1835). Dès 1822, un établissement a été créé ; les quatre sources

ci-dessus, très-voisines l'une de l'autre, ont été captées à l'affleurement du calcaire de Saint-Ouen. Pour faire le captage, on a simplement creusé des grottes artificielles et établi de petits puisards maçonnés, plus bas que le point d'émergence des sources, avec déversoir écoulant le trop plein vers un réservoir commun. En 1841, on découvre la source de la Pécherie et deux suintements d'origine mal définie auxquels on donne le nom de sources Fourcroy et Vauquelin.

Un vaste réservoir dit de la Pêcherie est creusé, et les trop pleins de toutes les sources y sont dirigés. (*) On trouve des renseignements intéressants sur l'hiStorique des sources d'Enghien dans l'ouvrage publié, en ,853, par MM. les directeurs de Puisaye et Ch. Lecomte (Des eaux d'Enghien au point de vue chimique et médical. Paris, 1853. G. Baillère).

DE SEINE-ET-OISE, DE SEINE ET-MARNE ET DU LOIRET.

105

Ces diverses sources, formant deux groupes distincts, sont situées à l'extrémité sud du lac. Un rapport de M. l'ingénieur des mines de Hennezel, fait

en 1856, constate qu'elles assurent à l'établissement de 6o.000 à 80. 000 litres d'eau sulfureuse par 24 heures. De 1856 à 1860, des travaux assez importants sont exécutés à Enghien : un drainage est établi dans le parc de l'établissement, sous la direction de M. l'ingénieur en chef des mines François ; les eaux ainsi drainées sont réunies au produit des trois sources de la Pêcherie et dirigées dans un aqueduc spécial. Le trop plein des quatre sources du premier groupe (sources du Roy, Deyeux, Péligot et Bouland, qui servent spécialement à la boisson) est élevé au moyen de pompes foulantes dans un réservoir qui doit servir aux bains; le produit de l'aqueduc est monté séparément dans un réservoir plus élevé et destiné aux douches. La cause de cette séparation est dans la faible sulfuration des produits de l'aqueduc. Dans le cours de l'hiver 861-1862,1a mise à sec du lac fait découvrir des griffons sulfureux abondants, qui jaillissent le long de la berge occidentale. Le plus important est capté par M. François, au moyen d'une cuve en bois enfoncée de 2',75 dans la vase, et faisant saillie de orn,4o. Cette cuve porte un tube vertical en fer, de 3m,16 de longueur, qui dépasse le niveau de l'eau du lac. Le niveau statique de la nouvelle source se maintient à -,o5 au-dessus du fond du lac; une conduite en plomb en amène l'eau à la grotte de la Pêcherie, où un robinet permet de la jauger. De là, cette eau est dirigée dans le réservoir de la Pêcherie. Le captage de cette nouvelle source, appelée source du Lac, n'a nullement influencé le débit ni la sulfuration des anciennes sources et notamment de celle de la Pêcherie, qui en est la plus voisine.

Vers la fin de l'année 1862, de nombreux sondages sont effectués le long de la berge orientale du lac. Ils permettent