Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 89]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

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maîtresses-tiges que des tractions, et jamais le refoulement par la

donne plus de stabilité. Je citerai comme exemple celle des

vapeur. On ne peut en effet, sous peine de faire flamber ces

houillères de East Hetton Durham (i). La dénomination de distribution différentielle provient de ce que, dans ces machines comme dans celles de Cope et Maxwell (2), le mouvement du tiroir est dû à la différence de deux autres, dont l'un est constant et réglé par une cataracte, et le second variable, d'après une relation que l'on établit avec la vitesse des plongeurs (3). De puissants moteurs à double effet ont été établis également sur le type rotatif et non plus avec la traction directe. Je citerai sous ce rapport les machines d'Ahun (Lavaveix-les-Mines), dues à tvim. Biétrix et Revollier. Elles sont jumelles et actionnent deux tiges au moyen d'engrenages. A Trets (Bouches-du-Rhône), les mêmes ateliers de la Challéassière ont monté deux machines d'épuisement analogues. Par le fait elles ne sont pas installées au jour mais à 6o mètres de la surface, attendu qu'a ce niveau on disposait d'une galerie d'écoulement. Cependant cette circonstance spéciale ne modifie pas notre distinction essentielle, car ces machines ne s'en trouvent pas moins au sommet de l'ascension de l'eau. Ces appareils sont du type compound, actionnant deux manivelles croisées à go°. Les conditions sont analogues à celles de Lavaveix. Je citerai encore les appareils d'épuisement à double effet de Bleyberg et de Sarts au Berleur, établis par les ateliers de Seraing (é), ainsi que la machine compound à rotation des salines de Segeberg

pièces, leur imposer le mode foulant autrement que par leur propre poids. Des systèmes fort ingénieux de contre-poids ont permis de résoudre cette difficulté. C'est au puits Gewalt (Westphalie) qu'a été installée en i86tt, par Ehrardt, la première machine d'épuisement à double effet (i). Le poids de la tige est égal à celui de la colonne d'eau. Le contre-poids est égal à la moitié de cette valeur. La vapeur agit directement, non pas sur la tige, mais sur le contre-poids,

à l'aide d'une bielle ordinaire dont le peu de longueur permet le refoulement. Dans la course ascendante (en négligeant pour cette explication les résistances passives), le moteur enlève la moitié du poids de la tige, puisque le contre-poids qui s'abaisse équilibre l'autre moitié. La tige travaille alors par traction. Dans la course descendante, la vapeur relève le contre-poids en laissant descendre la tige, qui est équilibrée par l'ascension de l'eau. Elle ne la foule que par son poids, suivant le mode ordinaire, et n'est pas pressée par la vapeur. Le travail de ce fluide est donc bien le même dans les deux courses. Dans la solution française du même problème, l'attirail n'est

plus tout à fait le même que dans le système allemand. Le contre-poids égale le poids de la tige, plus la moitié de celui de l'eau élevée. Dans la course ascendante, la tige est tirée et foule l'eau par-dessous à l'aide de plongeurs ascendants. La vapeur enlève la tige, plus l'eau, moins le contre-poids, et ce trinôme se réduit, d'après la valeur de ce dernier, à la moitié du poids de l'eau. Dans la course descendante, la tige descend sans traction ni refoulement, et la vapeur remonte le contre-poids : d'où une différence d'action encore égale à la moitié du poids de l'eau. M. de Quillacq et son ingénieur principal, M. Martin, ont con-

dans le Schleswig-Holstein (5). On a beaucoup remarqué la machine

tribué à réaliser ce principe et à le répandre, en France et en

du Chêne établie pour la société des houillères de Saint-Étienne par les ateliers de Lhorme (6), auxquels on doit également la belle machine de Saint-Éloy (7). Deux moteurs horizontaux à détente variable par le régulateur sont couplés à angle droit sur l'arbre du volant. Deux pignons conduisent des roues dentées munies de boutons de manivelle qui par de longues bielles commandent les tiges. Les boutons sont diamétralement opposés, pour que

Bohême principalement (2), dans un type de machines compound à double effet et à traction directe. Les deux cylindres y sont verticaux et superposés. Dans les machines d'épuisement à distribution différentielle de Davey (3), les deux cylindres ont encore le même axe, mais ils sont horizontaux et installés sur le même bâti, ce qui

Engineering 1875, tome II, page 4o3. Ibidem, 1676, tome II, page 57. Un artifice analogue figure dans la pompe à. vapeur de Blake, par la superposition de deux tiroirs dont l'un a un mouvement déterminé et l'autre est actionné plus ou moins tôt suivant l'allure (Engineering, 9 juillet 1875, page 37).

Bulletin de la Société de l'industrie minérale, tome VII, page 80t. Pernolet, Bulletin de la Société de l'industrie minérale, t. V, p, 39i. Annales des mines, 6° série, tome VIII. Baure, Compte rendu mensuel, juin 1876, page 9. Engineering 1875, 1" volume, page 169, et 1876, 2. volume, page 239.

Portefeuille de John Cockerill, tome III. The Engineer, 6 avril 1877. Lettres d'un Stéphanois sur l'Exposition universelle, par Leur, p. 21 r,

Saint-Étienne, 1879, chez Théollier.

Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2. série, tome V, page 38. Engineering, II octobre 1878, page 294.