Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 85]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

faces hélicoïdales. La complication de cette dernière solution l'empêchera toujours de figurer dans la pratique. Il ne reste donc que les deux autres. La première fournit les tiroirs proprement dits, à translation rectiligne, et la seconde les tiroirs circulaires ou

robinets amenés d'une rotation sur leur axe de figure. Les robinets sont donc plus rapprochés par leur nature des tiroirs ordinaires que les soupapes. En fait, les réparations sont plus difficiles avec ces organes qu'a vec les tiroirs plats. Les tiroirs circulaires figuraient depuis longtemps dans la détente Meyer modifiée par Ryder (1). Ils ont pris une grande extension avec les machines corliss et Ingliss, trop connues pour qu'il soit nécessaire d'y insister longuement. La forme du bâti Corliss reliant immédiatement le palier au cylindre et ne posant que par ses deux extrémités, les quatre distributeurs séparés pour l'admission et l'échappement suivant le principe de Cavé, le disque oscillant qui fournit des manuvres presque instantanées pour ouvrir et couper l'admission, tels sont ses traits principaux (2). LamachineBrotherhood commence aussi à se répandre (3). Once rencontre par exemple dans les mines du Banat. Elles sont à trois cylindres réunis dans un plan horizontal à 1200 l'un de l'autre. Les pistons, à simple effet, toujours ramenés vers le centre par la vapeur et repoussés à fond de course les uns par les autres pendant l'échappement, sont reliés à la manivelle par des bielles à articulations libres. On a réalise ainsi des vitesses de rotation de plusieurs centaines de tours et même jusqu'à 800 tours par minute. Ces moteurs se prêtent, d'après cela, très-naturellement à actionner de petits ventilateurs. M. Musil a de son côté construit des machines dont la distribution se fait à l'aide de robinets d'une forme spéciale (4). Le moteur Wheelock qui figurait dans l'exposition américaine, présente également quatre robinets distributeurs. Dans la machine RadinC'est elle précisément qui figure dans la machine d'extraction du puits le plus profond qui soit au monde, le puits Adalbert, de Przibram (Lecture de John Fell à l'Institution des ingénieurs-mécaniciens. Bristol, juillet 1877). Tresca, Comptes rendus de l'Académie des sciences, tome LXXXVIII, page 465. Corliss valve diagrams by Prcell and Sharowsky (Proceedings of the Institution of civil Engineers, tome LVI). Verhandlungen des Vereins zur Beforclerung der Geverbfleisses, 1879,

page Io,

Metirgey, Compte rendu mensuel, février 1877, page 25. Rossigneux, Compte rendu mensuel, février 1878, page 64.

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ger (,), deux robinets concentriques ont un mouvement différentiel réglé par le régulateur à boules. Citons encore la machine à

simple effet, compound ou non compound, de Thomas C. Watt (2), que l'on voyait au Champ-de-Mars en 1878, celle de Conti, certains moteurs d'extraction du grand Honni, de Lescarpelle, etc.

Le tiroir plat tournant est un cas particulier du type qui nous

occupe. Il date d'Edwards, et avait été dans l'origine peu employé, mais il a repris faveur. On le trouvait à l'Exposition de Vienne dans le moteur Scheller et Berchtold (3). Il figure encore dans la curieuse machine de West de six cylindres à simple effet (4), remarquable par l'extrême douceur de sa marche à grande vitesse.

Distributions par soupapes. Les distributions par soupapes sont très-anciennes, mais elles ont pris beaucoup de vogue dans ces derniers temps. On leur reproche de fausser leurs sié,ges par le choc, tandis que les tiroirs tendent au contraire à les polir par le frottement. Les fuites ainsi produites perdent ensuite de la vapeur, et cela aussi bien dans le repos qu'en mouvement. M. Audemar propose pour éviter cet effet un petit joint en caoutchouc (5), et recommande les portées étroites et bombées. Sous ce rapport, la fonte dure a été reconnue supérieure au bronze pour former les siéges. Cet habile ingénieur cite des machines « dont les soupapes ont battu vingt-neuf millions de coups sans avoir subi la moindre altération » (6). Ce sont, du reste, des soupapes accompagnées par l'organe de commande, qui ne les quitte pas et les manuvre d'une manière tout aussi rapide, mais avec une attaque et une retombée moins brutales.

Il faut également reconnaître comme un défaut des soupapes que si un corps étranger s'engage au-dessous d'elle il est simplement martelé, tandis qu'un tiroir le chasserait du premier coup. L'avantage le plus caractéristique des soupapes, comme je tai dit plus haut (p. i.28), est l'extrême rapidité qu'elles permettent d'atteindre dans la fermeture des lumières sous l'empire de ressorts énergiques ou de poids considérables. De plus, les jeux de fer (l) Engineering, 15 mai 1874. Ibidem, 9 août 1878, page 118. Dwelshauvers 1/m'y, Revue universelle des mines et des usines, t. XXIV, Page '47.

Engineering 1875, ier volume, page 28. Echo des mines et de la métallurgie, 1877, page 5. Compte rendu mensuel, octobre 1876, page m. Bulletin de la Société de l'industrie minérale; 1878.