Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 69]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

La compagnie de Lens avait exposé au Champ-de-Mars sa grande cage, assez longue pour contenir un lit roulant sur les rails, destiné

aux blessés. Pour ce transport, si douloureux lorsqu'il s'agit de fractures, M. le docteur Biembault a proposé un brancard ( i) dans lequel l'homme est emboité de manière à éviter les mouvements relatifs des parties du corps, soit que le brancard soit porté horizontalement, soit qu'il faille momentanément l'incliner ou même le mettre debout. De cette manière, le blessé recueilli au chantier sur ce brancard y reçoit encore à l'hôpital le premier pansement du médecin.

C'est ici la place naturelle pour mentionner les travaux médicaux, qui ne sauraient être trop encouragés, sur l'hygiène et la santé des mineurs. MM. les docteurs Pdembault (2), Manouvriez (3) et Paul Fabre (A) ont fait à cet égard des communications intéres-

santes, pour l'analyse desquelles je manquerais de la compétence nécessaire (5). Chacun sait également avec quelle émulation digne des plus grands éloges la plupart des compagnies minières ont, depuis un certain nombre d'années, consacré leurs efforts et d'immenses capitaux à l'amélioration du sort de l'ouvrier et à la création d'hôpitaux, d'écoles, d'églises, de casernes, d'hôtels, de bains, de cantines, etc., ainsi que de caisses de secours, de retraite, de dépôts,

de prêts. Malgré son importance, et même en quelque sorte en raison de son importance, ce sujet ne saurait être convenablement abordé ici. Il exigerait des développements très-étendus, peu susceptibles de condensation, et soustraits par leur nature purement économique au point de vue technique auquel nous restons placés dans cette revue. Cet ordre de considérations pourrait faire utilement l'objet d'un travail spécial, mais il sera passé ici sous silence. Il m'était toutefois impossible de le faire sans signaler l'intérêt et

la sympathie qui s'attachent à ces utiles et remarquables créations.

Pour un motif analogue, j'écarterai ce qui est relatif à la statis(i) Compte rendu mensuel, 1879, janvier, page 13, et mars, page Eo. (i) Compte rendu mensuel, juillet 1878, page .i48. De l'anémie des mineurs. Paris, 1878, chez Bailler°. Compte rendu mensuel, 1878, juillet, page 148, et novembre, page 227. Conditions hygiéniques des houillères (Revue des sociétés savantes, série, tome 1, page 195). Compte rendu mensuel, mai 1878, page 35. Le spirophore, appareil de sauvetage pour les asphyxiés (Compte rendu mensuel, juillet 1876, page 7).

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

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tique de la production minérale. La publication faite par le Ministère des Travaux publics, en ce qui concerne la France, et les intéressants résumés insérés pour les pays étrangers dans les Annales des mines par M. Keller, directeur du service de la statistique minérale, me dispensent d'aborder cet ordre de considérations. § X.

Préparation mécanique des minerais.

Généralités. Pendant la période qui s'achève, les procédés de la préparation mécanique des minerais ont continué de plus en plus à perdre le caractère d'extrême complication qui semblait autrefois leur apanage nécessaire. Les principes de cette opération, au fond très-simples, ont été mieux mis en lumière; un petit

nombre d'appareils vraiment efficaces et décisifs tend à éliminer la multitude de ceux qui donnent des résultats un peu confus. Pour ne parler que de la France, les nouveaux ateliers de Vialas (M, Garnier), de la Baume (M. Souhart), de Montebras (M. Verdier), accusent nettement cette tendance. On peut remarquer de même une propension marquée à la con-

centration en un seul endroit, quand on y peut réunir la quantité d'eau nécessaire, des ateliers autrefois disséminés en divers points d'un même district. Le perfectionnement des moyens de transport facilite beaucoup cette tendance, et l'économie générale des opérations en ressent une influence favorable. C'est ainsi, par exemple, que l'on rassemble à Bremerlohe, près de Clausthal, la plupart des minerais du Hartz, dans un atelier renfermant, entre autres organes, 176 flèches de bocard et traitant 165.000 tonnes par an.

On a de même apporté un soin plus marqué à la construction des appareils (1), dont un grand nombre étaient autrefois d'une exécution assez grossière. Certains organes deviennent de véritables appareils de précision. Le fer tend à y remplacer le bois, qui est sujet à se déjeter, à se fendre et à pourrir. Cependant, dans certains cas où la réaction acide des eaux des mines employées pour les opérations attaquerait le métal, on a dû revenir à l'emploi du bois.

On s'attache aussi plus qu'autrefois à obtenir l'automatisme, de (1) Huet et Geyler : Mémoire sur l'outillage nouveau el les modifications apportées dans les procédésd'enrichissement. Gtschmann z Die Aufbereitung. BRU gel Lehrbuch der Aufbereitungskunde.