Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 68]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

14 hommes manquaient à l'appel. L'examen des plans montra que certaines remontées en cul-de-sac avaient dû être remplies d'air comprimé par la pression de l'eau et que des ouvriers pouvaient s'y être réfugiés. Les coups frappés par eux en fournirent bientôt la certitude. On réussit à percer dans une de ces poches. Mais la débâcle de l'air fut si vive qu'un des cinq mineurs qu'elle renfermait fut brisé contre la roche. Les quatre autres furent retirés vivants. Dans un autre réduit, les coups cessèrent bientôt par suite de la filtration de l'air qui avait laissé l'eau monter et noyer les hommes. M. Galloway ayant découvert sur les plans un troisième

point de refuge et ayant réussi à entendre des coups frappés dans cette direction, parvint encore à en arracher 5 hommes au

bout de sept jours. Le premier projet pour ce travail était de baisser les eaux en activant Cépuisement, de dégorger l'air comprimé par un coup de sonde quand on serait assez près, et donner alors un passage aux hommes. 'Une autre idée consistait à approcher aussi rapidement que possible, à établir un sas à air à l'aide de cloisons munies de portes, à y comprimer de l'air et déboucher ainsi dans la cloche. C'est à ce dernier projet que l'on s'arrêta, et il permit de sauver les hommes, quoique dans la précipitation d'un pareil moment on n'eût pas réussi à faire garder l'air par le sas. On avait aussi essayé, mais sans succès, de porter des vivres aux prisonniers avec des appareils plongeurs. Appareils concernant l'invasion des eaux. - M. Upward a proposé, pour porter secours aux hommes enfermés dans des cloches d'air comprimé (1), un outil spécial de sondage à l'aide duquel on percerait le massif sans laisser échapper l'air, pour tenir les eaux basses, de manière à pouvoir ensuite envoyer par cette voie aux captifs des aliments et de l'air. On a également proposé un appareil révélateur de l'arrivée des eaux pour le cas où leur irruption ou des infiltrations lentes se

produiraient d'une manière insidieuse hors de la présence des hommes, en créant ainsi un danger pressant. Cet organe se compose d'un cylindre de om,08 de hauteur et om,o5 de diamètre. Il contient une boule creuse, et on le pose sur la sole de la galerie. L'eau, en montant, pénètre dans le cylindre par des trous, soulève la boule et ferme ainsi un circuit électrique. Une sonnerie avertisciation scientifique n° 504, page 9. Engineering n°. 604 et 605. Écho des mines, 1877, page 329, etc. (i) Proceedings of the south Wales Instifule of Engineers, tome X, n. 5.

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR,

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seuse fait alors connaître dans le bureau, par son numéro, l'emplacement de l'inondation. Cette innovation paraît plus ingénieuse que pratique.

On connaît depuis longtemps (i) le scaphandre de Klingert (i797), de Sièbe (1829) et de Cabirol (1857), ainsi que les services qu'il rend aux travaux publics (2). Dans les mines, la question se complique d'une obscurité intense. Notons cependant qu'indépendamment des moyens d'éclairage dont je vais parler, on a pu, dans le fonçage que M. Chaudron exécute à Dax, faire à tâtons une réparation importante à 23',50 sous l'eau. M. Denayrouze a perfectionné (1867) l'appareil plongeur (3) en y adaptant un régulateur qui forme réserve d'air pour les chances d'accident, et un appareil acoustique qui laisse le plongeur en communication par la parole avec les hommes qui l'assistent au dehors. M. Fay-ol, directeur de Commentry, a également modifié le système (4) en supprimant le

casque. On peut alors plonger nu ou avec un vêtement imperméable. Quant aux moyens d'éclairage, on possède la lampe Cabirol, la lampe au pétrole Rouquayrol-Denayrouze, celle de M. Fayol, et la lampe Du Temple. Quand l'eau est très-trouble, ces moyens deviennent insuffisants. MM. Barnett et Foster ont proposé un système d'éclairage à la lumière Drummond, et MM. Henilhe et Davis

l'emploi de la lumière électrique (5). Nos voisins du bassin de Westphalie ont l'attention portée de ce côté. Une corporation spéciale y a été formée parmi les mineurs, dans laquelle chacun des membres s'engage par écrit à participer au besoin au travail sous l'eau (6).

Transport des hommes. - Le transport des cadavres dans tous les genres d'accidents exige de grandes précautions pour la santé des mineurs employés au sauvetage. M. l'ingénieur en chef des mines Linder a indiqué succinctement (7) celles auxquelles il a eu recours après l'accident de Graissessac. (i) Pernolet L'air comprimé, page 7. Travail par plongeurs aux mines de zinc de Scharly (0Esterreichische Zeitschrift fur Berg und Hüttemeesen, tome XXIV, page 214). Bulletin de la Société de l'industrie minérale, Ir. série, tome X, p. 585. Chansselle, Ibidem, 2. série, tome II, page 239. De Place, Ibidem, 2. série, tome II, page 755. Les mondes, tome XLV, page 529. Rapport de l'assesseur des mines Tilmann pour le district de Bochum. Des aérophores, par A. et L. Denayrouze. Paris, 5872, chez Dunod, page 62. Appareils plongeurs Denayrouse. Paris, 5874, chez Chamerot, page c7. Compte rendu nzensuel, août 5877, page 5.

TOME XVI, 1879.

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