Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 52]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

Dortmund (Westphalie, mine de Constantin-le-Grand) un levier spécial qui, indépendamment du déclanchement spontané, permet aux hommes de faire jouer eux-mêmes les griffes, lorsqu'ils conservent le sang-froid et la présence d'esprit nécessaires, en cas de rupture du câble, et surtout d'inadvertance du mécanicien qui les conduit au puisard. On peut, à la vérité, citer des exemples de parachutes dont les griffes avaient fait prise et qui ont été détachés et entraînés par la chute du câble sur le toit. Il est arrivé également que, le parachute ayant fait prise, la cage bascule et chavire en versant les hommes, s'ils ne sont pas retenus par un grillage.

Les divers systèmes de parachute qui ont été proposés sont innombrables. Mais on peut tous les rattacher à un petit nombre de principes distincts. Le premier et le plus sûr consiste dans l'emploi de griffes qui sortent de leur logement et s'incrustent dans le

guidonnage. Leur seul défaut est de ne pouvoir s'appliquer aux guides en fer et de détériorer le bois. Tels sont les parachutes Fontaine (1), Jacquet (2), Cousin (5), Delmich, 11ypersiel (é), Jardé,

Legrand (5), Machecourt, Schcenemann, Taza-Yi/tain, etc. Deux modus ont été employés à cet égard, suivant que les bras tendent à écarter les guidonnages, comme dans le type Fontaine, ou qu'ils serrent la longrine à la mu ière d'une mâchoire, ce qui est plus sûr, comme dans le parachute Jacquet. Le second principe fait intervenir un frottement intense, supérieur au poids. Il a été employé par MM. Bourdon, Frédureau (6), Nyst, Piérard, 'l'orner (7), etc. On obtient dans cet ordre d'idées un effet bien plus certain en

substituant au simple travail de frottement destiné à détruire la force vive, l'arc-boutement qui produit l'impossibilité absolue du mouvement. Ce principe est même tellement radical qu'il nécessite l'interposition de ressorts d'amortissement, car il ne laisse aucun

parcours pour l'extinction de la force vive, et produit par suite (t) Comte, A ,mules des mines, 5' série, tome 1, p. 169, et tome II, p. 553. Raton de la Goupillière, Bulletin de laSociété d'encouragement, e série, tome XIX, page 153. Les mondes, tome XXVII, page 389. Echo des mines, 1876, p. 17. H. Glépin, Revue universelle des mines et des usines, tome XL, p.167;

Favet, Bulletin de la Société de l'induitrie minérale, e série, t. III, p. 347. Revue universelle des mines et des usines, tomes XXIII-XMV, p. 4o9. Annales des mines, 6e série, tome VII, page 113.

Bulletin de la Société de l'industrie minérale, e série, t. IV, p. 334.

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

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des efforts exorbitants, tandis que les modes précédents emploient à l'extinction de la force vive un trajet, très court à la vérité, mais sensible. On peut rattacher à ce système les types Lehmann, Libotte (i), Micha, Otto, Salva (9), Veillon (3), etc. On vient ordinairement en aide à l'arc-boutement, pour le guidonnage en bois, par l'emploi de stries pratiquées sur les cames de serrage. Le quatrième principe est celui des verrous qui se prennent dans les moises du guidonnage (systèmes Buttgenbach, Paul Fayal, etc.); mais encore ici l'arrêt est trop absolu et expose à cisailler les verrous. Pour y remédier, M. Fayot a associé au verrou un effet

de frein. Si la rupture a lieu très-près d'une moise, le frein n'a pas, à la vérité, le temps de frotter, mais en même temps la force vive n'a pas eu le temps de s'accroître par l'effet de la chute ; et si, au contraire, la rupture a lieu loin de la moise, le frottement développe un travail proportionnel à celui de la pesanteur, puisque c'est sur la même hauteur qu'ils s'exercent tous les deux. M. l'ingénieur en chef des mines Moissenet a rappelé dans son mémoire sur le comté de Cornouailles (14) l'emploi de chaînes pour

l'extraction et de trappes baissées sur le puits pour faire fonction de parachutes. La chaîne montante peut passer en les soulevant légèrement; mais si elle casse au-dessus de ce point, elle ne peut plus redescendre et reste engagée entre les lèvres des trappes, qu'elle tient appliquées sur leurs siéges. Or les chances de rupture sont évidemment plus grandes pour la chaîne montante, et celle-ci se prolonge au jour sur des distances horizontales assez notables pour relier, suivant l'usage de ce district minier, plusieurs puits d'extraction à un mê,me tambour moteur vertical. Citons enfin un sixième principe employé dans le parachute d'équilibre (système Pagés). Indépendamment de sa nouveauté, il présente un intérêt spécial, car il peut s'appliquer aux guidonnages en câbles, qui échappent à l'application des systèmes précédents. Un câble spécial ou, au besoin, un ou deux des câbles-guides passent sur des poulies supérieures, redescendent de l'autre côté,

et s'attachent à un poids plus grand que celui de l'enlevage et

reposant sur son siége en temps ordinaire. Une main de fer suit le câble, mais reste ouverte sans le serrer. En cas de rupture du câble(t) H. Glépin, Revue universelle des mines et des usines, tome XL, p. 164.

Haton de la Goupilliêre, Bulletin de la Société d'encouragement,

se série, tome XIX, page 6E7.

Annales industrielles, octobre 1871. Compte rendu mensuel, juin 1876, page E8. Annales des nzines,6. série, tome II, page 155: TOME XVI, t 879.

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