Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 51]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

vant les tangentes extérieures de ces dernières et des molettes. La disposition Devillaine, à Montrambert, qui a été très-remarquée a

tres, et pouvant, d'après ses calculs (i), donner lieu à des économies

juste titre, résout le même problème à l'aide de deux puits jumeaux (i). Dans chacun d'eux circule une cage. Les molettes sont placées dans le plan des axes de ces deux puits tangentiellement à ces axes. L'arbre des bobines est perpendiculaire à ce plan et situé au milieu de cet intervalle, qui est égal à ih mètres. Les enroulements des câbles s'y faisant dans des sens opposés, ceux-ci se courberont sur leurs molettes respectives dans le même sens que sur leurs bobines. Les molettes ont été supprimées dans un dispositif tout spécial adopté par M. de Baumefort aux mines de fer du Lac, près de Privas (compagnie de Terrenoire). L'orifice du puits est recouvert d'une voûte d'arête de 8,60 sous clef. Sur la plate-forme qu'elle supporte se trouve installée la machine d'extraction. Un orifice pratiqué dans le cerveau de la voûte permet au mécanicien d'apercevoir les manoeuvres de la recette. Les bobines sont établies sur des axes distincts de part et d'autre de l'axe du puits dont leurs tangentes verticales sont extrêmement rapprochées. Le diamètre d'enroulement varie de 2',80 it 3-,35. Deux rouleaux-guides de ou',6o renvoient le câble dans la verticale après une légère obliquité, variable avec l'enroulement. Si l'on envisage cette solution à un point de vue général, on peut craindre que la suppression radicale des inconvénients inhérents aux molettes soit plus que compensée par les frais et les embarras d'une telle création, que des circonstances locales recommandaient au contraire dans ce cas particulier. Cages. La supériorité incontestable des cages guidées sur les anciens cuffats tient à deux causes. En premier lieu, le guidonnage permet une vitesse incomparablement plus grande, et, en outre,

l'absence de transbordement dans le fond évite une perte de

gros que M. Guary évaluait à Li pour oo environ (2). On peut

concevoir une solution intermédiaire qui conserve le premier avantage en renonçant au second. C'est celle des caisses guidées remplies à la recette inférieure par le déversement de plusieurs berlines. M. Alayrac a appelé l'attention sur ce système, trop dédaigné, suivant lui, quand la profondeur ne dépasse pas 300 méPuits jumeaux de la société de Montrambert, par M. Devillaine (Bulletin e la Société de l'industrie minérale, 2° série, tome II, page 65), Bulletin de la Société de l'industrie minérale, i série, tome IV.

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qui compenseraient la perte de gros. Un pareil transbordement a encore lieu dans certains puits du bassin de la Ruhr (s) ainsi qu'a Sablé, où le menu domine complètement. L'inconvénient inhérent aux cages réside dans une augmentation importante du poids mort. Depuis quelque temps on s'attache à y remédier par l'emploi de l'acier dans leur construction. Par là, le rapport de la charge utile au poids mort dans l'enlevage sans le câble, qui était autrefois de :50 pour 100 et plus récemment de ho pour too, peut être porté à 50 et 55 pour 'no (3). On emploie des cages à un ou deux étages, à une ou deux travées, à une ou deux longueurs de berlines. Au puits Ir 5 de Lens, tous ces dédoublements ont été appliqués à la fois et ont donne une cage à huit berlines.

Le parachute est une annexe de la cage, dont Parachutes. l'emploi devrait être certainement plus répandu qu'il n'est encore aujourd'hui. Certains préjugés règnent dans beaucoup d'exploitations contre ces appareils. Je les reproduis ici sans y attacher, pour ma part, l'importance qu'on leur accorde parfois. On prétend

que les parachutes font naître une sécurité morale qui est de nature à endormir la surveillance de l'état des câbles. On leur reproche aussi de fonctionner hors de propos, en raison des oscil-

lations de la cage qui danse sur le câble, en diminuant sa tension comme par le fait d'une rupture, ou lorsque des glaçons ou autres obstacles accidentels accrochent et relèvent les griffes. Dans ces conditions le service se trouve arrêté et les guidonnages détériorés. M. Fontaine fils a remédié à cet inconvénient en ce qui concerne l'élasticité, par l'introduction do son tendeur compensa-

teur (A). On leur reproche également de ne pas se trouver, par suite d'un défaut d'entretien, en état de fonctionner avec sûreté au moment critique. Il est arrivé parfois aussi que le câble, après s'être rompu, suive la cage dans sa chute en fouettant contre les parois du puits. Il fait alors fonction de guide-rope et conserve de la tension, ce qui empêche le jeu des ressorts du parachute On a, en vue de cet inconvénient, très-judicieusement introduit à Bulletin de la Société de l'industrie minérale, a` série, tome I, p. 265. Ibidem, Ibidem tome IV, page 549. Revue universelle des mines el des usines, tome XXXII', Jules page 86. Compte rendu nzensztel, décembre 1875, page 7.