Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 50]

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PROGRÈS RÉCENES DE L'EXPLOITATEON DES MINES

l'attention. Elles ont été réalisées tout récemment par M. Kcepe aux puits Hannover et Westhausen de Westphalie ( t). Les tambours ou bobines sont remplacés par une simple poulie à gorge embrassée

par le câble qui porte les cages et passe sur les deux molettes. L'adhérence est suffisante. Entre ce câble et les cages sont interposés des ressorts pour permettre à la cage supérieure de s'élever audessus du clichage d'une quantité suffisante pour la manoeuvre de ce dernier, lorsque la cage inférieure repose déjà sur ses taquets.

On observe dans ces conditions un mouvement moins oscillant pour les cages et une très grande régularité pour le câble d'équilibre. Ce procédé attribuant aux deux cages une vitesse constante, on peut la porter suis inconvénient jusqu'à la valeur maximum, usitée avec le système ordinaire et obtenir ainsi, par conséquent,. une marche d'ensemble plus rapide. En outre, les cages ne peuvent être envoyées aux molettes, car dès que celle du fond porte sur son clichage, le câble mollit et l'adhérence cesse sur la poulie motrice. On remarquera que la longueur de câble en service reste toujours la même qu'à l'ordinaire, à peu de chose près. Mais une seule des moitiés, celle qui porte les cages, éprouve la fatigue de l'enlevar et du poids mort. L'autre ne fait que se porter elle-même, ce qui

lui asture naturellement une durée plus longue. A. côté de ces avantages on peut redouter certains inconvénients. En cas de rupture de câble, le désastre et le sauvetage seront aggravés. Le service d'extraction à plusieurs étages est plus embarrassant. Il ne peut plus être question d'employer les câbles coniques pour les grandes profondeurs. L'épuisement par les bennes devient difficile, à moins d'employer un chevalement très élevé, qui permette de monter la cage supérieure pour descendre d'autant la seconde dans le puisard, puisqu'on ne peut plus régler la longueur des câbles. Une partie de ces inconvénients disparaît dans un système ana-

logue qui est, du reste, un peu antérieur en date au précédent et fonctionne depuis quatre ou cinq ans dans le bassin de Sarrebrück (2). Sur un tambour cylindrique sont fixés les deux bouts du câble dont la boucle pend dans le puits, de telle sorte que, quand une longueur quelconque se déroule, une portion égale de l'autre brin s'enroule par cela seul, et la boucle ne change pas de Considère, Compte rendu mensuel, décembre 1878, page 253, et

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

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figure. Le câble traverse les deux cages de part en part. Elles y peuvent glisser comme des curseurs, et on les y fixe à volonté au moyen de mâchoires striées. On obtient par là le service de l'extraction à divers étages. En outre, dans le cas de rupture du câble, une seule cage a à en souffrir, tandis qu'avec le système Kpe, l'adhérence étant détruite, les deux cages et la totalité du câble tombent au fond.

Molettes. - Les molettes ont pris des diamètres extrêmement grands en raison de l'introduction des câbles d'acier qui exigent essentiellement de faibles courbures d'enroulement. On a été jusqu'à 6 mètres à la fosse Renard de la compagnie d'Anzin. La jante est parfois bombée pour mieux tenir le câble plat. On se trouve bien des garnitures en bois de peuplier. On a même essayé le caoutchouc (1).

On a employé parfois des suspensions à ressorts pour les molettes, afin d'amortir sur le chevalement le retentissement des oscillations du câble. Cependant la compagnie d'Anzin, qui les avait essayées, en a abandonné l'usage.

Au puits Grangier de Bességes, on a disposé un axe de molette

taraudé en vis afin que son déplacement latéral maintienne le câble d.îrectement en face de son point d'enroulement sur le tambour. Il en résulte à la vérité une certaine obliquité du câble entre la molette et la cage, mais elle se répartit sur une longueur beaucoup plus grande que celle du. puits à la machine. Cette dernière obliquité. varie dans les mines françaises entre 5 et 35 millimètres par mètre, mais M. Havres recommande (2) de ne pas dépasser le maximum de 20 millimètres.

On regarde en général comme un grand inconvénient de la disposition ordinaire, que, l'un des câbles s'enroulant en même sens sur :a molette et la bobine correspondante, l'autre se courbe dans deux sens opposés, ce qui le fatigue davantage. Des combinaisons d'engrenages avaient été essayées autrefois à Decize en vue de supprimer cet inconvénient, mais elles ont été promptement abandonnées. La machine Colson avait été imaginée dans le même but. Le cylindre y et vertical et !a tige du piston porte une double potence des extrémités de laquelle des bielles actionnent, ea deux sens contraires l'un de l'autre, les arbres distincts des deux bobines. Dès lors les câbles n'ont plus qu'à s'échapper sui-

mars 1879, page 70.

Chansselle et de Loriot, Bulletin de la Société de l'industrie minérale,

20 série, tome VII, page 752. Rossigneux, Compte rendu mensuel, juillet 1879, page 166.

(i) H. Glépin, Re,ue universelle des mines et des usines, tome XL, page 175, (2) Revue universelle des mines et des usines, tome XXXII, page 130.