Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 298]

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ACCIDENT DE FRAMERIES (BELGIQUE).

ACCIDENT DE FRAMERIES (BELGIQUE).

communiquent avec le jour par trois puits, dont les deux plus éloignés sont à io mètres l'un de l'autre et dont les orifices sont situés dans l'intérieur du bâtiment qui abrite, ou plutôt qui abritait, toutes les installations de la surface. De ces trois puits, l'un, qui a 12 mètres carrés de section (5'n 8o de diamètre), sert de puits d'extraction et de puits d'entrée d'air ; il a une profondeur de 620 mètres ; dans un autre sont installées les échelles; le troisième, qui

feu s'élevait de la bouche du puits, dépassant le sommet de la cheminée, qui a 5o mètres de hauteur. Elle se voyait de la gare de .Mons, qui est distante de 7 à 8 kilomètres. En un moment le désastre produit à la surface avait été considérable. Le mécanicien et les ouvriers qui étaient au

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ne descend qu'au niveau de 465 mètres, contient la colonne des pompes ; il communique au jour avec un orifice spécial sur lequel est établi un ventilateur aspirant. L'air entre par le puits d'extraction et sort par le ventilateur ; le puits des échelles, dont l'orifice est bouché, communique avec

une galerie latérale de quelques mètres, qui débouche au jour par une trappe habituellement fermée. On exploitait les couches suivantes : 10 au niveau de 600 mètres, la grande veine Lévéque et la veine de l'Épuisoire, que l'on venait à peine de rencontrer au moment de l'accident et sur laquelle les travaux étaient extrêmement restreints ; 20 aux niveaux de 520 et 55o mètres, la veine dite Grande-Séreuse et la veine dite Cinq-Paulmes. Le jeudi 17 avril, à 7' 57"' du matin, les ouvriers qui

étaient à l'orifice du puits d'extraction en virent sortir un courant d'air très-violent, entraînant avec lui de la poussière et de petits fragments de charbon. tin ouvrier se détacha immédiatement pour aller prévenir l'ingénieur. Quelques secondes après, le gaz qui se dégageait ainsi par le puits, après s'être répandu dans l'atmosphère, venait prendre feu au foyer allumé dans la chambre de la

machine et, croit-on aussi, au foyer allumé près de la chambre de cliquage : ce dernier était plus rapproché que

l'autre de l'orifice du puits, mais masqué par un mur. Immédiatement la -flamme s'étendait dans tout l'intérieur

du bâtiment et même dans la cour, où des personnes furent atteintes par le feu. Une gigantesque colonne de

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jour avaient été brûlés, et le feu s'était communiqué à toutes les charpentes du bâtiment. Lorsque les secours arrivèrent, le premier soin des ingénieurs fut de faire arrêter le ventilateur, de manière à ne

pas troubler le courant d'air qui, par suite de l'énorme dégagement produit dans le puits d'extraction, s'était interverti. On s'occupa ensuite avec toute l'activité possible de se rendre maître de l'incendie, qui s'opposait absolu-

ment à ce qu'on pût pénétrer dans la mine, puisqu'il en recouvrait d'une façon complète tous les orifices et que, notamment, la trappe du puits des échelles était en feu. Cependant le gigantesque bec de gaz allumé au-dessus du puits continuait à brûler, mais la hauteur en décroissait graduellement. A 9' 45-, 2 12" après le commencement du dégagement, on voyait la flamme, réduite à 2 mètres seu-

lement de hauteur, osciller à l'orifice, et une explosion se produisait dans l'intérieur du puits. Après l'explosion, tout paraissait devenu à peu près tranquille ; le puits n'était plus surmonté que par quelques flammes, que M. l'ingénieur en chef Laguesse attribue aux cadres du puits qui étaient en feu, lorsqu'une nouvelle explosion se produisit dans le puits à Io' lom. Puis des explosions, séparées par des périodes de calme apparent, eurent lieu successivement Io' 29m, ioh 58-, 1 oh 49-, soit 5 explosions à ioh espacées l'une de l'autre presque rigoureusement de Io minutes. Ces explosions .avaient pris fin depuis près d'une heure, lorsque à 11'1 56" s'en produisit une qui fut la dernière, mais qui parut beaucoup plus violente que toutes les autres. M. Laguesse suppose, d'après les témoignages des ouvriers survivants, que toutes les explosions, sauf la der-