Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 297]

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LA MÉTALLURGIE A L'EXPOSITION DE 1878.

ACCIDENT DE FRAMERIES (BELGIQUE).

574 pensable, à cause de la masse d'oxyde de fer que le procédé doit produire.

NOTE

§§ IV. On retrouve enfin les analogues de certains faits sidérur-

giques jusque clans les opérations chimiques par lesquelles se préparent quelques-uns de ces métaux et alliages métalliques. i° Le rôle de réducteur que le manganèse joue, dans les additions finales du Bessemer et de la fusion sur sole, a été utilisé par un fabricant français, M. Manès. A la fin du raffinage du cuivre, pour détruire l'oxydule qui persiste dans le métal, on se sert généralement du charbon de bois ; dans beaucoup d'usines, les affineurs ajoutaient aussi un peu de plomb, plus oxydable que le cuivre et dont l'oxyde est très facile à scorifier. M. Manès ajoute un alliage de cuivre et manganèse, au moment de la coulée du cuivre affiné : il pratique la même addition, au moment de la coulée de ses bronzes et laitons. 2° On doit obtenir ainsi des alliages plus ou moins complexes, dont les propriétés auraient besoin d'être examinées de près pour permettre une appréciation sérieuse de leur valeur. On produit d'ailleurs, depuis quelques temps déjà, et en France et en Angleterre, des bronzes manganésés qui semblent surtout convenir pour les moulages, bien que, selon certains fabricants, ils jouissent à la fois d'une grande ténacité et d'une grande ductilité. 5. Le bronze phosphoreux, variété d'alliage cuivreux connue déjà depuis longtemps (25 à 50 ans), a pris une certaine place dans la consommation des moulages et même dans les produits laminés, martelés ou étirés. Il paraît s'obtenir par des procédés assez variés où le phosphure de cuivre serait l'addition finale des bains d'alliages ordinaires. Les expériences diverses qui ont été faites, en Angleterre et en

France, sur les propriétés mécaniques de ces nombreux produits (), accusent des résultats souvent favorables, mais parfois aussi assez variables, et qui semblent montrer qu'ici, comme pour

les aciers, il n'est pas facile au consommateur de s'assurer des qualités du produit qu'on lui livre. () Voir l'ouvrage de M. Lebasteur déjà cité.

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S.0 R

L'ACCIDENT DE FRAMERIES (BELGIQUE) Par MM. MALLARD,

ingénieur en chef, et VICAIRE, ingénieur des mines.

La .Commission du grisou nous avait fait l'honneur de nous confier la mission de recueillir des renseignements sur le terrible et singulier accident survenu le 17 avril dernier dans les mines de l'Agrappe, à Frameries. En arrivant à Mons le 15 mai, nous eûmes le regret d'apprendre que l'épuisement des eaux de la mine, rendu difficile par la destruction de toutes les installations de puits, n'était pas terminé, et qu'il n'était pas encore possible de

pénétrer au niveau de 6io mètres, où s'est produit le

terrible dégagement de gaz, cause de l'accident. Les ingénieurs de l'État attendaient, pour faire leurs rapports, que ce niveau fût accessible. Dans ces circonstances, nous avons dû nous contenter de nous enquérir, auprès des ingénieurs, des principales circonstances de l'accident. Qu'il nous soit permis d'adresser ici tous nos remerciements aux ingénieurs belges, qui nous ont à reçus avec une extrême courtoisie, et principalement

l'éminent ingénieur en chef de la province du Hainaut, M. Laguesse, qui n'a pas craint de s'arracher aux mul-

tiples occupations de l'important service dont il est chargé, pour nous accompagner lui-même à Frameries. Nous n'avons pas cru devoir insister sur les péripéties du sauvetage, qui fait le plus grand honneur à tous. Le rapport détaillé des ingénieurs nous renseignera amplement sur ce point et fera à chacun la juste part qui lui est due. Les travaux souterrains du charbonnage de l'Agrappe