Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 283]

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LA MÉTALLURGIE

A L'EXPOSITION DE 1878.

est un perfectionnement incontestable en ce que, pour certaines limites de la production, il peut réaliser des économies de vapeur que l'on ne pouvait obtenir avec le système primitif. Terminons ce qui concerne .le matériel des usines par un court examen des tentatives faites pour introduire la mécanique dans les manipulations métallurgiques elles-mêmes. C'est surtout le travail du puddlage qu'ont eu ici en vue les inventeurs; quelques-uns ont cependant visé à la fois le puddlage et la fabrication de l'acier sur sole. Bien que, pour beaucoup de personnes, le puddlage doive

versale qui doit diviser la loupe en deux; mais, à supposer qu'on assure mieux ainsi la conservation du garnissage intérieur et le parachèvement de l'affinage des loupes, les autres inconvénients du système Danks ne nous semblent pas avoir disparu. Nous avons vu reparaître aussi à l'Exposition, sous le nom d'appareil Godfrey 'log son, la marmite puchlleuse d'OEstlund, essayée en Suède, et sans grand succès, peu après l'apparition du procédé Bessemer ; nous n'avons rien vu dans les détails de construction du nouvel appareil qui pût faire espérer mieux aujourd'hui qu'alors. En un mot, si les puddleurs mécaniques de ce second type ont eu quelques succès partiels, ils ne se sont pas répandus dans les usines à fer proprement dites. Peut-être a-t-on mieux réussi quand,

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disparaître devant les nouveaux procédés de fabrication des alliages ferreux fondus, il n'est point sans intérêt de constater, d'après les faits de l'Exposition de 1878, .où en est ce problème du puddlage mécanique.

Des deux types principaux de puddlages mécaniques, le plus simple est celui où, dans un four ou sur une sole fixe, l'outil du puddleur est actionné mécaniquement (systèmes Lemut, Espinasse):

la substitution de la machine aux bras de l'homme n'est que partielle, et les avantages économiques sont relativement peu considérables, surtout parce que, par la nature même des appareils, on ne peut pas, dans les fours, user de charges considérables (ces charges sont à peine doubles de celles traitées dans les fours à puddler ordinaires). Cependant, tels qu'ils sont, et même sans les derniers perfectionnements qu'y a, apportés i1. Lemut (voir Annules des mines, s' livraison de 1878, les fours de ce premier tYpe sont

simples et peu coûteux : ils modifient peu le travail ordinaire, et, une fois installés dans une usine, on a pu continuer à s'en servir, bien que ce ne soit pas là une solution du problème en question. Les fours de puddlage mécanique du second type, c'est-à-dire les fours rotatifs de DcznIcs, les fours à sole tournante de Pernot, à sole oscillante de Mennessier, etc., présentent tous, avec des complications de construction plus ou moins grandes, 'l'inconvénient de mettre en mouvement des masses relativement considérables par rapport aux charges de fonte traitées. Les garnissages sont par là même très-difficiles à conserver ; enfin, en voulant, dans ces divers procédés, pousser le travail mécanique jusqu'à la formation des loupes, l'affinage final (la période de soulèvement du procédé ordinaire) devient ou impossible, ou très-difficile, surtout quand on veut opérer sur les fortes charges que permettent ces appareils. Le four Danks modifié qu'exposait le Creusot, sous le nom de four rotatif Boztvard, présente quelques dispositions ingénieuses, comme la double paroi à circulation d'eau, et la nervure trans-

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au lieu de fer doux à souder, on y a fait simplement, avec de bonnes fontes d'ailleurs, des blooms à fondre sur sole de fours Siemens; mais quelques-uns d'entre eux, le four Pernot particulièrement, ont été, au contraire, adoptés pour la fabrication directe de l'acier fondu sur sole. Une note publiée, il y a deux ans, dans ce recueil, par M. l'ingénieur Henry, a fait ressortir les avantages économiques de cette application du four Pernot. La rotation de la sole semblait activer la fusion et l'incorporation réciproque du fer et de la fonte contenus dans la charge. Peut-être ce résultat tenait-il plutôt à la capacité du four, à ses dispositions intérieures, permettant de faire la charge en une seule fois; les renseignements fournis par des exposants qui, après avoir appliqué le four Pecnot à la fusion sur sole, ont renoncé à la mobilité de la sole, confirment à cet égard les résultats que nous avons constatés personnellement avec des fours Siemens disposés pour recevoir en une seule fois des charges de 5 à 8 et même in tonnes. Les fours à sole rotative et à sole oscillante ont enfin, dans le cours de l'année 1878, reçu une autre application, pour laquelle ils semblent mieux appropriés : M. Krupp, en Allemagne, M. Bell, en Angleterre, ont employé ces appareils dans le mazéage préalable, sur garniture en oxydes de fer, de fontes impures, surtout des fontes phosphoreuses. M. l'inspecteur général Gruner a sommairement décrit cette opération, dite déphosphoration, dans la i" livraison, 1879, des Annales, en même temps qu'il rapportait les récents essais de MM. G. Thomas et C. Gilchrist, d'affinage immédiat des fontes phosphoreuses pour métal fondu dans une cornue Bessemer garnie de briques à bases de chaux et de magnésie.

Ce dernier procédé a été, il y a quelques semaines, essayé en

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