Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 240]

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REVUE DE GÉOLOGIE. 464 être regardée comme l'équivalent méridional du grand dépôt er-

ratique du Boulder-clay supérieur. M. Bel t admet que la glace de la période glaciaire barrait l'Atlantique et la mer du Nord par un rempart élevé d'environ 5oo mètres au-dessus du niveau actuel et qu'ainsi toute la partie septentrionale de l'Europe était convertie en un lac avec icebergs. La rupture du barrage de ce lac aurait déterminé un dépôt tumultueux de sables et de graviers; mais, la barrière s'étant reformée, il en serait résulté une nouvelle période plus tranquille, correspondant au dépôt du loess. En tout cas, ce dépôt serait postérieur au creusement des vallées actuelles. LAusyrz.

Credner (1) a fait remarquer le caractère

essentiellement côtier du diluviurn de la Lausitz. Cette ligne côtière du grand dépôt erratique du nord s'étend de Jeschken jusqu'auprès de 13ischofswerda, en conservant une altitude moyenne

comprise entre Aoo et tio7 mètres. Elle se reconnaît à la part considérable que les éléments des roches voisines ont prise à la formation du dépôt, parfois réduit à une simple arène granitique ou à un sable lignitifère, ainsi qu'à la faible dimension des cailloux.

Les relations stratigraphiques du diluvium prouvent qu'il est postérieur au creusement des vallées ; ce n'est que dans le cours tout à fait supérieur des fleuves qu'il s'est produit des érosions

TERRAINS.

455 il y a donc, sur les bords de la Baltique, superposition de plusieurs faunes diluviennes, indiquant le passage graduel d'une formation glaciaire de mer profonde à une formation littorale ou continentale de climat tempéré. AMÉRIQUE DU NORD. M. Torell (1) ne croit pas, qu'à l'époque glaciaire, il y eût continuité entre la masse de glace qui déposait le terrain erratique du nord de l'Europe et celle qui produisait les phénomènes glaciaires de l'Am& ique septentrionale. La première ayant sa source en Scandinavie, traversait la Baltique et la. nier du Nord, s'étendant jusqu'à la banlieue de Londres, jusqu'au Riesengebirge et au nord-est jusqu'à la baie de Tjernaye. La seconde ne pouvait avoir son origine, comme on l'a pensé quelquefois, dans les montagnes du Canada ; sa source devait être au Groenland, qui, aujourd'hui encore, est couvert de glace et dont la pente naturelle est dirigée vers le sud-ouest, c'est-àdire précisément suivant la direction affectée, par les stries glaciaires qu'on observe dans l'Amérique anglaise et la partie nord-

est des États-Unis.

M. Torel 1 admet aussi que la masse glaciaire du Groenland était séparée de celle qui s'avançait vers les Montagnes-Rocheuses par un espace libre correspondant au bassin du Mississipi.

Alluvions modernes et tourbes.

postdiluviennes. SCANIE. M. E rd mann (2) a constaté que dans les environs de Lund, en Scanie, le sable diluvien superposé à l'argile gris bleuâtre qui recouvre l'argile à blocaux (boulder-Clay), contient

des coquilles des genres lMya et Cardium. FRISCIIE-HAFF. M. Jen tzscli (5) a reconnu l'existence de l'argile à Leda dans les formations diluviennes des bords du FrischeHall'. Cette argile, exploitée pour briques et contenant aussi des fragments d'ambre, passe vers le.haut à une argile limoneuse avec coquillès d'eau douce (Pisidium amnicum, Unio) que recouvre un sable diluvien à Valvata et Unio. La Leda de l'argile parait tout à fait semblable à la forme arctique

Ledit truncala (= L. arlica = L. (2) Zeit. d. d. gent. Gee., 1876,133. (1) N'eues JultrIt., 1874 98. (1) Neues Jahrb., 1876, 738.

PICARDIE.

M. N. de Mercey (2) a décrit la composition de

petites éminences qu'on observe dans la vallée de la Somme, audessus du fond plat tourbeux, sur lequel elles font une saillie d'environ lt mètres, et qu'on désigne sous le nom de croupes. On

y observe, au sommet, une vase calcaire grise avec déjections crayeuses; par-dessous, un sable calcaire coquillier, avec quelques coquilles marines; enfin , à la base, un tuf recouvrant la tourbe et contenant, avec des poteries gauloises, les Neritina fluviatilis et Pisidium amnicum. Pour M. de M erce y, le tuf s'est formé dans la Somme gauloise, alors que son niveau était à 5 mètres au-dessus de laSomme actuelle; c'est une alluvion gauloise, comme la tourbe est une alluvion celtique; les deux dépôts supérieurs seraient des alluvions modernes d'âge romain. (1) Anieric. Jour?, [3], XIII, 78. 1) Bull. Soc. géol. [3]. V, 337.