Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 241]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

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La diminution considérable du volume de la Somme depuis cette

époque, et le retrait continu des sources dans les vallées de la région, attestent un phénomène géologique gérai, qu'on ne peut certainement limiter à l'influence du déboisement et de la culture.

Les travaux exécutés pour l'agrandissement des LE HAvRE. bassins du havre, ont permis à M. Qui n(i) de reconnai tre la composition du sons-sol alluvionnaire de cette région. On y distirgue deux couches de tourbe: l'une, inférieure, reposant sur des sables et graviers de fond, et recouverte par e ou 3 mètres de vase; l'autre, supérieure, formant la plus grande partie du territoire du Havre et de la plaine de l'Eure. M. Ker v i ler (2) a fait des obserVations sur SAINT-NAZAIRE. la vitesse avec laquelle se déposent les alluvions modernes. En creusant, des tranchées dans une ancienne baie, aujourd'hui envasée , située à l'embouchure de la Loire auprès de SaintNazaire, M. Ker vi ler a trouvé, au-dcssous de 5",5o do vase, une couche contenant des poteries romaines et une monnaie en bronze de Tetricus. 2m,50 plus bas, une autre couche a fourni des instruments de bronze et des crânes humains de l'époque néo-. lithique. Les 5",50 de vase supérieure à la couche romaine ayant dû mettre, au plus, 1.600 ans à se déposer, M. Kerviler en 'concluait, que la couche néolithique devait dater tout au plus de 5o0 ou Cou ans avant l'ère chrétienne. Il restait à trouver de cette conclusion une démonstration directe. M. Ker v i ler croit y avoir réussi en observant les effets du dessèchement à l'air sur la vase de Saint Nazaire. Cette vase, très-homogène en apparence dans les

GÉOLOGIE GÉOGRAPHIQUE. 467 neaux consécutifs du coeur d'un chêne. Or en faisant ce calcul jusqu'à la couche néolithique, M. Kerviler estime qu'elfeivait dû se déposer 450 avant J.-C. Au-dessous et jusqu'au granite, mètres de vase qui auraient exigé 5.500 ans. Dans il y a encore ces limites se trouverait renfermée toute la période géologique récente.

conclusions et même les observations de M. K er v i 1 er ont

L

toutefois été formellement contestées par M. de M or till et (i) et aussi par 21. Si rodo t. li n'y aurait, suivant eux, aucune valeur chronométrique à attribuer Lux alluvions de Saint-Nazaire. Tout au plus peut-on reconnaître clans ces vases stratifiées les produits d'inondations successives dont les époques ne peuvent être précisées.

QUATRIÈME PARTIE, GÉOLOGIE GÉOGRAPHIQUE. La quatrième partie de cette Revue restera consacrée à l'examen des descriptions et des cartes géologiques; on y analysera les tra-

vaux qui ont plus spécialement pour but de faire connaître la constitution géologique d'un pays ou d'une région.

premiers jours de sa mise à découvert, laisse apercevoir, au bout

EUMOPE.

d'un certain temps, des feuillets très-minces, dont chacun se compose de trois parties, une partie végétale, une partie argileuse et une partie sableuse, le tout sur 3 millimètres environ d'épaisseur. M. K er v lier pense que ce sont les dépôts qui auraient été opérés

ESPAGNE.

par la rivière dans les diverses saisons d'u nemême année, en automne

où la chute des feuilles fournit des éléments végétaux, dans la belle saison où les eaux calmes déposent de la vase, en love!' où les eaux grossies roulent da sable. Suivant lui, on pourrait compter les couches successives; comme on compte les anLe Havre, 1876. Le Havre avant Comptes rendus, 9 et 16 avril 1877.

CACERES. MM. Eg,ozcue y Gia et Ma Ilada (1) ont étudié les terrains palé.ozuïques de la province Caceres, dans l'ouest de l'Es-

pagne, près de la frontière du Portugal. Ils ont reconnu une grande analogie entre ces terrains et ceux de la Bretagne qui ont Revue d'anthropologie, 1878.

Hemorias de la Com:sien del mapa geologico de Espana, 187T.