Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 114]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

DANS L'USINE MÉTALLURGIQUE DE MESSEMPRÉ (ARDENNES). 215

noire ou de plaques blanchâtres ou verdâtres. Ces dépôts, analysés par M. Nivoit, contiennent de 1 i à 54 p. 100 d'acide sulfurique, 4 à 26 p. ioo d'oxyde de fer et d'alumine ; ils renferment donc de l'acide sulfurique libre ou des sels très-acides pouvant attaquer le fer, et il n'est pas douteux que l'usure de la tôle ne soit due à leur présence. Les suies acides déposées dans des endroits peu accessibles y ont séjourné longtemps; leur action funeste eût été évitée si l'on avait ramoné et nettoyé avec soin toutes les parois de la chaudière. « Depuis longtemps on aurait reconnu l'usure des bouil-

acides provenant de la combustion de houilles sulfureuses. Cette altération aurait été révélée par des visites périodiques de la chaudière en service depuis près de quinze ans. Ce défaut de précaution, qui se révèle de temps en temps par des- accidents, est très-fréquent. Afin d'appeler l'attention des industriels sur l'action des produits sulfureux de

leurs si on les avait visités comme il eût été prudent de le faire. Une chaudière neuve peut inspirer toute

chaussées. »

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confiance pendant les premiers temps de son service ; mais on sait qu'elle ne se conserve pas indéfiniment en bon état, il est donc essentiel de la visiter sérieusement, et d'autant plus souvent que le nombre des années de service augmente. 11 semble superflu de dire qu'une chaudière succombera toujours après un temps suffisamment long et que cette fin

peut ne pas être annoncée par des défauts sans danger, mais au contraire se manifester par un accident grave; cependant beaucoup d'industriels agissent comme si cette vérité leur était inconnue. On ne saurait trop la mettre en évidence en recomm-andant la visite complète des chaudières. Si on les surveille avec soin, si l'on change les parties affaiblies, si on les éprouve après les réparations, on les conserve jusqu'à ce que cet entretien devienne difficile et que l'on soit conduit à les remplacer totalement ; en agissant ainsi, on n'aura pas à 'redouter d'accident provenant du manque de solidité de l'appareil. » La Commission centrale, surin proposition du rapporteur, a émis l'avis suivant « L'explosion de la chaudière de Messempré est due à l'usure progressive du métal causée par des dépôts de suies

la houille brûlée sous les chaudières à vapeur, ainsi que sur la nécessité de visites fréquentes qui fassent connaître exactement l'état de conservation des chaudières, la Commission propose l'insertion du rapport de M. Nivoit dans les Annales des mines et dans les Annales des ponts et