Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 113]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

région, qui est d'un accès difficile et qui était nettoyée moins soigneusement.

Le séjour de suies acides sur les tôles des générateurs présente donc de graves dangers. Nous avons, dans notre service, de nombreux exemples de chaudières, et surtout de bouilleurs, qui ont été mis rapidement hors de service

par ce fait; pour la plupart, heureusement, on s'en est aperçu à temps pour les remplacer. Cette cause de dépérissement des chaudières a déjà été signalée (Annales des mines, 7' série, t. IX, p. 465), cependant elle est peu connue. Ce qui fait qu'elle échappe

presque toujours à l'attention et qu'on ne lui donne pas l'importance qu'elle mérite, c'est que les générateurs sont trop rarement visités à l'extérieur. D'abord cette visite ne peut être réellement faite avec fruit qu'après démolition d'une partie du massif, dépense devant laquelle reculent bien des industriels ; de plus, la suie est assez adhérente, elle ne se détache pas complétement par le frottement, et les ramonages ordinaires laissent à la surface un enduit mince qui suffit à masquer les traces de corrosion. Quant aux appareils éclatés, ils sont généralement nettoyés par

DANS L'USINE MÉTALLURGIQUE DE MESSEMPRÉ (ARDENNES). 2 15

leurs sur les diminutions d'épaisseur de la tôle, que s'il est appliqué à l'intérieur. Enfin, il faut avoir soin de ne pas laisser séjourner la suie sur les chaudières. Cette matière varie nécessairement de Composition suivant la nature du combustible brûlé ; cependant elle doit souvent contenir de l'acide sulfurique,

car presque 'toutes les houilles sont plus ou moins pyriteuses. C'est une question que nous nous proposons d'étudier en détail ; pour l'usine de Messempré en particulier, nous nous contenterons de dire que la houille employée, qui provient du bassin de Liége, ne nous a pas paru plus sulfureuse que la généralité des houilles consommées dans le département. Les chaudières installées sur les fours métallurgiques su-

bissent naturellement l'action corrosive de la suie à un degré plus élevé que les chaudières ordinaires. A surface de chauffe égale, et dans un temps donné, ces premières consomment en effet une plus grande quantité de combustible; peut-être aussi l'acide sulfureux produit par la com-

bustion du soufre des fontes ou des fers s'ajoute-t-il celui qui est formé par les pyrites de la houille.

l'eau chaude sur leur surface extérieure, en sorte que, quand

il y a usure, la cause précise échappe, et que l'on se contente de les noter comme affaiblis par l'usage. L'accident dé Messempré montre une fois de plus que les épreuves à la pompe de pression n'offrent pas une garantie suffisante de solidité pour les chaudières en service, et combien il est important de procéder à des visites fréquentes et minutieuses de ces appareils, dans toutes leurs parties. Il ne faut pas hésiter notamment à démolir au besoin une partie du fourneau pour permettre d'examiner la surface, que l'on mettra complétement à mi par des lavages.

Dans certains cas, il sera même nécessaire d'employer la potasse pour obtenir un nettoyage complet. Un coup de marteau sur une surface convexe renseignera mieux d'ail-

Avis de la Commission centrale des machines à vapeur.

Le rapport présenté à la Commission centrale. des ma-

chines à vapeur; dans sa séance du 20 juin 1877, par M. l'ingénieur en chef Luuyt, se termine par les observations suivantes « M. Nivoit a constaté que l'usure de la tôle ne saurait être attribuée à l'eau d'alimentation qui est de bonne qualité ; la surface extérieure du bouilleur, parfaitement nettoyée par les projections d'eau, présente des corrosions l'on distingue des sillons peu profonds et légèrement sinueux; l'examen des chaudières voisines, mises à nu à la suite de l'accident, les a montrées recouvertes d'une suie