Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 84]

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ACIER CHROMÉ.

ACIER CHROMÉ.

tourée d'un certain mystère, n'est qu'une application de la

le n° 2, pour tarauds, fraisoirs, emporte-pièces, laminoirs de bijoutiers, etc.; le n° 5, dit numéro universel, pour ciseaux, perforateurs et toutes sortes d'outils ayant à couper des substances de dureté moyenne. Il y a encore un n° extra-dur, pour outils de choix, et un n° 5 A, plus doux que le n° 3 (ne se trempant pas) et préférable pour certains objets, tels que gros fraisoirs, marteaux de qualité supérieure, canons de fusils, etc. (*). A la coulée, l'acier chromé se montre généralement plus pâteux que l'acier ordinaire. Le lingot brut, encore chaud

méthode de Berthier. Les minerais de fer chromé consommés à cette usine ont varié de composition ; tel renfermait 57 p. too d'oxyde de chrome, 15 p. too d'alumine et

1 p. too de silice; tel autre, jusqu'à 6o p. too d'oxyde de chrome et pas de silice : ils proviennent des environs de Baltitnore. Le minerai, pulvérisé et mêlé à du charbon en

poudre, est réduit dans des creusets en graphite en présence d'un fondant convenable. On produit ainsi une fonte

chromée, blanche et analogue à « l'alliage de fer et de chrome » de Berthier ; on l'appelle ferro-chrome par analogie avec le ferro-manganèse. Un ferro-chrome de Brooklyn, analysé par M. Boussingault, a indiqué 4,29 p. loo de carbone combiné et 48,7o p. 100 de chrome (*). On obtient ensuite l'acier chromé en fondant au creuset (dans des fours Siemens à .24 et 52 creusets) des fragments de fer ou acier de première qualité, provenant soit d'Amé-

rique, soit de Suède et Norwége, avec une addition de ferro-chrome calculée suivant le degré voulu d'aciération et de dureté. M. Boussingault a trouvé dans un acier dur de Brooklyn 1,10 p. too de carbone combiné et o,44 p. too

de chrome ("). La Chrome Steel C° fabrique trois numéros principaux d'acier chromé : le n° 1, le plus dur, pour outils divers, burins de tours et raboteuses, etc., ayant à couper des substances très-dures, telles que fonte coulée en coquille; (') Le ferro-chrome d'Unieux contient environ 5,4 p. 100 de carbone combiné et jusqu'à 67,2 p. 100 de chrome. Le chrome se trouve accidentellement dans certaines fontes. On en a signalé quelques dixièmes p. 100 dans des fontes de Russie. M. Boussingault en a trouvé 1,95 p. 100, et au delà, dans la fonte blanche de Medellin (province d'Antioquia, Amérique du Sud), qui est employée pour bocards et se fait remarquer par sa dureté. (**) Les aciers chromés d'Unieux se fabriquent comme ceux de Brooklyn. Leurs teneurs en chrome y varient entre 0,5 p. 100 et 0,9 p. 100; les proportions de silicium et de manganèse y seraient négligeables.

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ou après réchauffage, est d'abord dégrossi au marteaupilon, puis réchauffé et amené aux dimensions et formes convenables par martelage ou laminage ("). D'après M. Julius Baur, l'acier chromé ne se détériorerait nullement

par l'application d'une chaleur élevée et prolongée (sauf l'oxydation superficielle); à Brooklyn, on recommande de réchauffer hardiment le métal jusqu'au rouge presque blanc avant de le travailler, excepté pour le travail à l'emportepièce qui doit être fait à une température moyenne. H. Julius Baur prétend, d'autre part, que l'acier chromé se soude mieux et plus facilement, soit à lui-même, soit au fer, que l'acier ordinaire (***); on préfère, à Brooklyn, les numéros 2 et 5 pour le soudage. (*) A Unieux , on fait surtout des aciers chromés très-durs pour outils de choix; on a aussi essayé de fabriquer des tubes pour pièces d'artillerie en acier chromé tenant o,6 0,7 p. 100

de carbone combiné et environ o,58 p. 100 de chrome. (**) Remarquons que les lingots et produits finis sont toujours

de petites dimensions. Il semble que les grosses pièces d'acier chromé ne se travaillent pas bien, sans doute parce qu'il s'y est fait un ;départ lors du refroidissement et qu'elles ne sont plus homogènes. (***) Au contraire, M. Riley ayant puddlé de la fonte grise ordi-

mire avec addition de fonte chromée, a trouvé que la fonte chromée augmentait la durée du puddlage et que, quelle que fût la quantité ajoutée, l'oxyde de chrome résultant rendait la scorie plus pâteuse et le soudage de fer plus difficile. Ajoutons qu'un peu de