Annales des Mines (1877, série 7, volume 11) [Image 38]

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BIOGRAPHIE.

M. DE FRANQUEVILLE.

des malentendus, une modeste convention d'exploitation (il n'était plus depuis longtemps question des traités primitifs), vint fixer les relations entre la compagnie de l'Est, la société du Grand-Luxembourg et le chemin de fer de l'État.

vacances dont il avait le plus grand besoin. Ce n'est pas la peine de quitter mon bureau de Paris, écrivait-il à ses

Pendant le cours de ces négociations, M. de Franqueville avait, sur le désir du Gouvernement français, longuement

vives instances pour le décider à poser de nouveau sa candidature. 11 ne fut pas réélu. Son concurrent, M. le comte

expliqué la question au représentant de l'Angleterre, lord Lyons, et lui en avait indiqué le véritable point de départ, la détresse de deux compagnies de chemins de fer réclamant le concours d'une compagnie française avec laquelle elles avaient d'anciennes relations. Privées par la politique

de Guitaut, qui eut sur lui 150 voix de majorité, s'excusait dans sa circulaire de se présenter contre l'homme véritablement éminent qui avait représenté le canton, et qui ne pouvait mériter qu'un reproche, celui de ne pas

de ce concours, les deux sociétés ont dû s'adresser à leurs gouvernements ; les contrats de la société Néerlan-

daise ont été récemment revisés, et en 1872 l'État belge a racheté la grande compagnie du Luxembourg ; seulement il a payé un prix double de celui stipulé dans le traité de 1868 avec la société française. Conseil général de la Côte-d'Or. - Les propriétés de Mme de .Franqueville étaient situées dans la Côte-d'Or, dans l'arrondissement de Semur. Plusieurs électeurs demandèrent à M. de Franqueville de les représenter au conseil général. 11 avait au sujet, non pas des fonctions dues à l'élection, mais au sujet des démarches que comporte souvent une élection, les plus vives répugnances, et il se sentait absolument incapable de solliciter des suffrages. On ne put le décider à aller dans la Côte-d'Or au moment des élections, et il se contenta d'envoyer une circulaire. Il fut élu en 1858, réélu en 1861 et nommé la même année vice-président du conseil général. Il prit, pendant douze ans, de 1858 à 1870, part aux délibérations de ce conseil que présidait avec tant de finesse et de bonhomie le regretté maréchal Vaillant : sa grande expérience, son amour du bien public furent appréciés de tous ses collègues.

Les séances du conseil général fatiguaient beaucoup

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M. de Franqueville; elles absorbaient une partie des courtes

amis, pour retrouver à Dijon des commissions, des séances,

des dîners officiels. En 1870, il fallut recourir aux plus

visiter 'souvent le pays.

Questions relatives au personnel du corps des ponts et M. de Franqueville n'avait pas dans ses attributions le service du personnel, et plusieurs fois il le chaussées.

regretta ;

il avait au plus haut point ce que l'on appelle

l'esprit de corps, et tout ce qui nous intéressait le touchait véritablement au coeur.

Dans sa pensée, tous les travaux publics auraient dû être confiés aux ingénieurs des ponts et chaussées ; sur cette seule question, il fut en désaccord complet avec l'homme dont H n'a jamais cessé de respecter la mémoire, M. Legrand. La création dans les départements d'un service de chemins vicinaux distinct du service des ingénieurs avait été pour lui une cause de regrets persistants, et chaque fois qu'un conseil général réunissait tous les services, il éprouvait une grande joie. Il voyait avec une véritable fierté les pays étrangers, les compagnies de chemins de fer, les administrations municipales, les grandes Écoles du gouvernement, la commission de l'Exposition universelle de

1867 réclamer le concours des ingénieurs de l'État; il savait à M. Haussmann un gré infini d'être entré si largement dans cette voie et d'avoir confié la transformation et l'assainissement de Paris à un groupe d'ingénieurs éminents pris dans notre corps.