Annales des Mines (1875, série 7, volume 7) [Image 14]

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MINES DE SOUFRE

DE SICILE.

dont. 2' à 9 mètres de minerai. La puissance moyenne du

soufre saponacé qu'on rencontre quelquefois dans les gisements. Ces dépôts actuels n'ont d'ailleurs qu'une importance purement théorique et géologique ; c'est à leur existence qu'est due cette opinion répandue que les gîtes de soufre se reforment dans le sein de la terre au fur et à mesure qu'ils sont exploités.

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minerai est de 4 mètres.

A Caltanissetta, l'épaisseur moyenne est également de 4 mètres. A. Grotta Guida, le gîte a 12 mètres de puissance en trois

bancs, séparés par des lits de marne de i mètre à im,50 d'épaisseur.

A la grande mine de Sommatino, l'épaisseur atteint 5o à 33 mètres ; le gîte est divisé en six bancs de 2 à, 8 mètres, séparées par des parties stériles (partimenti) de mètre environ de puissance. A la Croce (Lercara), le gîte forme un amas considérable d'une épaisseur de plus de 35 mètres, sans intercalations stériles. L'épaisseur minimum des couches exploitées est ordinairement de im,5o à 2 mètres. Elles sont extrêmement tourmentées, les mouvements du sol et les érosions les ont

brisées en lambeaux séparés les uns des autres. Aussi se présentent-elles le plus souvent avec des inclinaisons. considérables. Les affleurements contiennent rarement du soufre ; tantôt

ils sont formés de calcaire rugueux au toucher, percé de petites cavernes, exhalant, quand on le frappe, une odeur bitumineuse ; tantôt ils sont représentés par une roche friable, mélange de calcaire et de sulfate de chaux, que les mineurs appellent briscale et qui constitue pour eux l'un des indices les plus sûrs de la présence du soufre. Quand les couches sont marneuses, elles n'offrent guère

d'affleurements visibles au jour, et l'on se guide alors pour les recherches sur le calcaire siliceux du mur qui a un aspect et une allure caractéristiques. On rencontre fréquemment, soit dans les travaux, soit à

la surface, des sources d'hydrogène sulfuré qui, dès qu'elles arrivent au contact de l'air, se décomposent et laissent déposer du soufre qui ressemble tout à fait au

La présence des sources d'hydrogène sulfuré (acque mentine) est aussi considérée comme un indice favorable pour la recherche des mines de soufre. Les couches solfifères reposent ordinairement sur des marnes ou argiles presque toujours très-bitumineuses. Parfois, comme à Bacalmuto, le minerai lui-même est imprégné de bitume. L'association des matières bitumineuses au soufre est un fait qui mérite d'être remarqué. La teneur en soufre du minerai est assez variable. A Madore (Lercara), elle est de 20 p. too ; à Grotta-Calda, de

à Sommatino, elle varie de 18 à 26 p. 100

25 à 27 p. et est de 22 p. too en moyenne. A Cimicia (Racalmuto) ,

elle est de 21 p. 100. Ailleurs elle descend à

j ou

12 p. 100. §

- Origine des gîtes de soufre.

M. Mottura donne de l'origine des gisements du soufre une explication ingénieuse et qui répond d'une manière

très-satisfaisante aux faits observés. En voici le résumé rapide. Se fondant sur l'origine lacustre des couches du miocène supérieur, situées au-dessous du calcaire à foraminifères, et qui comprennent les bancs solfifères, ainsi que sur la discontinuité en direction de ces derniers, M. Mottura sup-

pose que les gîtes de soufre se sont déposés dans une série de lacs ou de lagunes d'eau douce ou d'eau saumâtre, par suite de la décomposition au contact de l'air des eaux de source chargées de sulfure de calcium. Ce sulfure de calcium proviendrait lui-même de la réduction du sulfate de