Annales des Mines (1875, série 7, volume 7) [Image 15]

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chaux en dissolution au contact de matières hydrocarbonées provenant soit d'émanations volcaniques, soit des matières organiques contenues dans les argiles salées du miocène inférieur. Ces émanations d'hydrocarbures ont encore lieu de nos jours, comme le prouve l'existence en plusieurs points, notamment près de Caltanissetta et de Girgenti, des maccatube ou volcans de boue, d'eau salée et d'hydrogène carboné. Le sulfure de calcium au contact de l'air donne d'abord un

précipité de carbonate de chaux et de l'hydrogène sulfuré qui se combine avec le sulfure de calcium non décomposé pour produire un polysulfure. Celui-ci se décompose à son tour et donne un précipité de soufre et de carbonate de chaux. Le produit final est donc un mélange de carbonate de chaux et de soufre, dans lequel la proportion de cette dernière substance est de 24 p. roo au maximum. Le mélange de substances étrangères telles que marnes, argiles, sulfate

de chaux, sulfate de strontiane, donne au gîte une teneur inférieure à 24 p. Io°, ainsi qu'on le vérifie dans la plupart des mines. Il existe pourtant quelques localités, comme à la solfara Caico (Montedoro), à Sommatino, à Riesi, à la Croce (Lercara), à Grotta-Calda, où la richesse en soufre dépasse 24 p. loo. On explique ce fait en admettant qu'après la première décomposition de monosulfure en carbonate de chaux précipité et en polysulfure, un mouvement du sol

ou des eaux a porté sur d'autres points du bassin la dissolution de polysulfure, laquelle aurait produit un dépôt de soufre dont la teneur peut atteindre 61,55 p. loo. On n'a jamais trouvé, en effet, de couche renfermant plus de 5o p. loo de soufre, et il est très-rare que la teneur dépasse 5o p. 100. Nous n'insisterons pas davantage sur cette explication, qui paraît rendre compte très-exactement de la plupart des faits observés, et nous renvoyons ceux qu'elle pourrait intéresser à la lecture des mémoires déjà cités de M. Mottura.

DE SICILE.

MINES DE SOUFRE

§ 5.

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Dépôts de sel gemme; chlorure de potassium; chlorure de magnésium; sulfate de soude.

Avant de passer à l'exploitation des mines de soufre, nous dirons quelques mots des dépôts de sel gemme qui se trouvent à la partie supérieure du puissant étage d'argiles salées du miocène inférieur. La zone des amas de sel commence au sud de Nicosia et s'étend jusqu'à Cattolica. La largeur maxima de cette bande est d'environ 2o kilomètres, sa longueur de 120 kilomètres. Les salines ne constituent pas un gisement continu sur tout cet espace. Elles sont concentrées en différents groupes, dont les plus importants sont ceux de Leonforte, de Priolo, petit village au nord de Villarosa, de Cranara et d'Alirnena, de Trabona entre Caltanissetta et Marianopoli, de Mussomeli, d'Acquaviva, de Casteltermini, de Racalmuto et de Cianciana.

Le sel est généralement assez pur, surtout à. Racalmuto, à Mussomeli et à Leonforte. L'épaisseur des gisements est souvent très-considérable. A la saline de Racalmuto (fig. 2, Pl. Il) la puissance dépassait 25 mètres et l'on n'avait pas atteint le toit du gisement qui avait été rejoint par le mur. A la grande saline d'Alimena ou de Castrogiovami, on a rencontré dispersés dans la masse de sel des rognons de chlorure de potassium, ordinairement colorés en rose et présentant une structure tantôt fibreuse et tantôt saccharoïde.

Au nord-est de Priolo, près de la saline dite de la

Commune de Calascibetta, de même qu'aux environs de la saline de Granara, près d'Alimena, existent deux sources d'eau saturée de chlorure de magnésium et mélangée d'un peu de chlorure de potassium. La première jaillit entre les grès et le sel. M. Mottura suppose que les eaux de pluie qui pénètrent à travers les grès et les poudingues arrivent au

contact des bancs de sel gemme au toit desquels doit se