Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 191]

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A LA FORGE, COMMUNE DE MOHON ( ARDENNES).

EXPLOSION D'UN BOUILLEUR D'UN GÉNÉRATEUR

Le moyen préventif est tout indiqué. Il consiste à placer l'ouverture de la communication entre les deux bouilleurs, tout à fait à la partie supérieure du bouilleur inférieur, ou bien, pour les chaudières déjà installées, à faire communiquer ce bouilleur avec le réservoir de vapeur par un petit tube. Dans le premier cas, on évite complétement la for-

mation d'un matelas d'air et de vapeur ; dans le second, on envoie les gaz dans le dôme où ils sont inoffensifs.

Le rapport présenté à la Commission centrale des ma-

chines à vapeur, dans sa séance du 25 septembre 1874, par M. l'ingénieur en, chef Hanet-Cléry, résume les faits contenus dans le rapport de M. l'ingénieur ordinaire Nivoit, et se termine par quelques observations dont voici la substance Les explosions de réchauffeurs dans des chaudières à

bouilleurs latéraux ne sont pas rares. Elles sont dues le plus souvent à la formation d'une chambre d'air et de vapeur au-dessus, ou dans le voisinage, du tuyau de communication alimentaire. On se rappelle en particulier l'explosion arrivée le 16 janvier 1871 à un réchauffeur de la machine du puits Monterrad (Loire), laquelle a été l'objet d'un rapport inséré dans les Annales des mines. Il y alieu, dans le cas présent, de remarquer cette usure d'une partie de la chaudière arrivant, sans avoir été aperçue, à embrasser la presque totalité de l'épaisseur de la tôle sur 2 mètres de longueur environ. En général, la sur-

veillance des chaudières, au point de vue de l'usure

du

métal, n'est pas suffisamment sérieuse. On se borne à faire faire des nettoyages périodiques ou des piquages, quand les dépôts atteignent une épaisseur notable; ce travail est fait le plus souvent par des ouvriers peu compétents, parfois mê,me par des enfants. La responsabilité des industriels

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pouvant se trouver engagée quand l'accident provient du mauvais état de la chaudière, il y aurait intérêt pour eux à les faire visiter plus soigneusement. Cette visite devrait être faite par des ouvriers chaudronniers qui s'assureraient du degré de solidité que conservent les différentes parties de la chaudière. On pourrait alors remédier à temps aux détériorations causées par les mauvaises dispositions de construction ou les vices originels de fabrication. La commission approuvant les observations du rapporteur, a, sur sa proposition, émis l'avis 10 Que l'accident est dû à une disposition défectueuse du générateur, principalement de la communication établie entre les deux tubes réchauffeurs, laquelle a eu pour résultat la formation intermittente d'une chambre remplie d'air et de vapeur, dans une partie en contact avec les gaz de la combustion dont la paroi supérieure a été peu à peu corrodée jusqu'au point de ne pouvoir résister à la pression normale de marche ; 20 Qu'il y aurait intérêt, en raison des circonstances de l'accident et des faits contenus dans le rapport de M. Nivoit, de publier ce rapport dans les Annales des mines et des ponts et chaussées, avec l'avis de la Commission, en rappelant à cette occasion, que si un vice de construction engage la responsabilité du fabricant, la responsabilité du propriétaire peut également être mise en jeu, dans le cas,

par exemple, où l'accident eût pu être évité moyennant une surveillance plus efficace de l'état d'entretien des chau-

dières, et qu'à ce point de vue il est nécessaire, surtout pour des chaudières déjà anciennes, que des visites trèssoignées soient faites par des ouvriers compétents, de manière à faire reconnaître, clans la mesure du possible, le degré de solidité des différentes parties des appareils.