Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 111]

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DE M. ELIE DE BEAUMONT.

DISCOURS. PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES

leur, leur digne et véritable récompense au sein de Ce1C qui vous les a Inspirées, et dont -vous écoutiez ainsi vous. même les enseignements.

Adieu, cher maître, adieu!

DISCOURS DE M. DAUBRÉE, Membre de l'Académie des sciences, inspecteur général des mines,

AU NOM DE L'ÉCOLE DES MINES ET DU CORPS DES MINES.

Messieurs,

Le coup funeste que déplore l'Académie des science, frappe non moins douloureusement et le Corps des mine

dans la personne d'un représentant illustre et l'École e mines dans celle d'un professeur chéri et vénéré, qui fi. sait son orgueil: Entré après de très-brillantes études à l'École polytech-

nique, M. Élie de Beaumont en sortit le premier de n' promotion en 1819 et entra à l'École des mines, où il appl:

qua énergiquement la supériorité de son intelligence l'étude de toutes les branches de l'enseignement. Les nié.' moires qu'il rédigea alors, à la suite de ses voyages d'instruction, et qui sont conservés à l'École, mirent en Miel sa capacité, ainsi que l'ardeur avec laquelle il s'initiait con plé,tement aux fonctions qu'il avait choisies. Dès la deuxièg année d'études, son excellent maître, Brochant de Villiers, écrivait ces mots : « Il est regardé comme un de nos pli

« forts sujets présents et passés. lia surtout un grand gel :e et beaucoup de dispositions pour la géologie. » Si j'en citer ici ces lignes intimes, c'est qu'elles font honneur àb

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perspicacité du professeur, non moins qu'à la valeur déjà bien établie de celui dont elles font présager l'avenir. All moment même où l'élève-ingénieur terminait avec éclat ses études d'application, dans le courant de 1822, il survint une circonstance qui acheva de décider la direction de sa carrière. Le conseil de l'École, en recevant pour la bibliothèque un exemplaire de la belle carte géologique dont l'Angleterre venait d'être dotée, fut frappé de l'importance d'un tel travail, et il exprima à l'administration supérieure, représentée alors par M. le directeur général Becquey, le vu qu'une oeuvre semblable fût exécutée pour la France. Avant de donner suite à cette proposition, il fallait aller puiser chez nos voisins les notions qui devaient servir à la

réaliser, et y recueillir aussi une série de documents sur

les mines et les usines. Dès l'accomplissement de cette première mission, qui dura six mois, Brochant de Villiers fit

preuve du plus heureux discernement en s'adjoignant

M. Dufrenny et M. Élie de Beaumont, alors aspirant. Dans

un rapport à l'Académie des sciences, un juge des plus compétents (*) fit ressortir combien les publications des deux jeunes ingénieurs, dont l'union commençait alors pour devenir plus tard si féconde, étaient appelées à rendre

service à l'industrie minérale de notre pays. Un témoignage d'estime non moins significatif leur fut décerné en Angleterre.

Après ces débuts dans des études particulièrement techniques, M. Élie de Beaumont fut nommé, en 3824, ingénieur ordinaire de deuxième classe et envoyé à Rouen. Toutefois cet éloignement de résidence officielle, qui dura jusqu'en 1827, ne l'empêcha pas de prendre la part la plus active à l'exploration géologique de la France, lorsqu'en 1825 l'exécution de la carte fut entreprise. Ce travail mo(*) M. Héron de Villefosse.