Journal des Mines (1815, volume 38) [Image 113]

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SUR LA NATURE

Les observations de gisement, bien loin d'infirmer l'opinion que je viens d'énoncer,, :me paraissent lui donner un nouveau degré de vraisemblance. Le grès des paveurs accompagne la formation calcaire qui constitue le sol d'une partie du nord de la France ; il se trouve avec elle sur des points assez éloignés ( les environs d'Orléans et de Valenciennes , par exemple ), et semble n'être qu'un des divers produits siliceux qu'on y voit en si grande quantité. Les observations de MM. Cuvier et Brongniart , qui ont kit connaître la constitution minéralogique des environs de Paris , peut-être mieux qu'on ne connaît celle de toute autre contrée, ne laissent à cet égard aucun doute pour ces environs. Les dissolutions qui ont produit les diverses formations calcaires qu'on y a reconnues , contenaient une très-grande quantité de silice , laquelle s'est déposée, tantôt avec le carbonate de chaux., tantôt seule : dans le premier cas, les molécules 'siliceuses se sont,trouvées en différente quantité sur divers points; et, en se réunissant et se pelotonnant diversement, suivant les circonstances locales, et le plus ou. moins de facilité qu'elles trouvaient à obéir à la force d'affinité tendante à les réunir, elles ont produit les plaques ou tubercules-de silex pyromaque, les masses ou boules de silex corné (hornstein des Allemands ) , les blocs de grès les masses de quarz , tantôt carié , tan tôt.compacte , enfin les petits cristaux de roche, qu'on trouve au milieu des couches calcaires. Tous ces minéraux siliceux paraissent n'avoir qu'un même mode de formqion ; la silice qui les a produits était en vraie dissolution dans le .même

DE CERTAINS GRÈS MODERNES.

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fluide; et, suivant les différences que les cir-

constances locales ont, mises dans,» mode d'agrégation , il en est résulté ou, lesipetits cristaux (le roche qu'on trouve dans, le,,,ceçaire ou aucentre des géodes, ou les qiiarz , ou les silex pyromaques et cornés , ou les grès : aussi re-

marque4-on de fréquens passages; entre ces

substances ; ils ont été observés .particulièrement;par un des auteurs de la Pescription mi-' C'est neralocrinue des environs de Paris (0 sur-tout vers la fin des précipitationsiCalcaires que la silice abondait et se trouvait ,fréquem-

ment seule: de-là, ces bancs de vingt mètres et plus d'épaisseur, qu'on trouve quelquefois sur le calcaire, et qui sont composés de couches de

sable, de grès, et de pierres meulières alternant diverserrient entre elles. Encore ici, ces divers minéraux ,:-absolument identiques dans leur composition , ne diffèrent pas dans le mode d'agrégation ; les mêmes molécules ont formé

des tuasses de quarz entièrement compactes

dans ,une partie des 'meulières , des masses en

grains de. quarz adhérant les lins aux autres dans les grès , enfin des masses en grains de quarz absolumentisolés dans les sables. Entre

le grès qui est an_ milieu des bancs siliceux, et celui qui est dans les couches calcaires, il n'y a anCUDQ différence. D'où nous pouvons con-

clure pie , dans les terrains des environs de Paris , les quarz , soit en cristaux , soit en

masses -;--les -silex pyromaques les silex cornés , les grès et les sables se tiennent entre (s) Brongniart, Minéralogie , tonie I, p. 289.