Journal des Mines (1815, volume 38) [Image 112]

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SUR LA NATURE

DE CERTAINS GRiS MODERNES.

Observations.

adherentes , qu'on eût dit que c'était un simple assemblage de grains d'anis juxta posés. Quel-

pièces gr.-nues, tellement distinctes et si peu Il y a environ dix ans, qu'en allant de Paris aux mines de Poullaouen en Bretagne je vis

quesehantillons de la pierre étaient ainsi divisés à-une:extrémité et compacte à l'antre. A mon retour de Bretagne , je vis aux en-

le Maine , une très-grande quantité de pierres qui me paraissaient être tantôt un grès tantôt un quarz granuleux j'étais embarrassé ponr les classer. Aux environs de Poullaouen je vis en place de, pareilles rochés ; elles fai-

-virons de Paris de -véritables grès composés de

Sui' la route , notamment dans Je Perche et

saient partie d'une montagne de schiste micacé; le mica y dirbinuait au point de disparaître quelquefois entièrement ou presque en-

tièrement, et l'on n'avait plus alors que des couches ou des masses énormes de quarz , tan-

tôt compacte, tantôt granuleux. Ici, tout embarras de classification cessait ; j'étais certain

de n'avoir devant mes yeux qu'.un simple quarz

que quelques personnes auraient bien pu peler grès, si elles n'eussent vu, dans son gîte,

le passage au quarz compacte. J'avais déjà eu occasion de remarquer de pareilles méprises. C'est ainsi qu'on donne le nom

de grès flexible du Brésil, à un minéral, qui n'est, comme la roche de Poullaouen , qu'un schiste micacé, dans lequel le mica a presque entièrement disparu , et oit le quarz est en pièces grenues très - distinctes. Une pareille structure est trop commune dans le règne minéral, et trop connue des minéralogistes, pour que je m'arrête ici à la caractériser , je me bornerai à en citer un exemple frappant. Auprès de Mortagne , dans une carrière de pierre cal-

caire,

vu des couches de cette roche, en

grains de quarz compacte , de silex , de ly-

diennes-,semblables à de petits pois', et agglutines par un ciment siliceux de strUcture granuleuse, et exactement pareil à la pierre avec laquelle on pave les-files de la capitale, et que

les ouvriers nomment très. Le grès observé était le vrai grès siliceux de Werner ; le ciment

en était un quarz granuleux provenant d'un

précipité chimique ; pourquoi n'en serait-il pas-' de même du grès des ouvriers', 'gni lui est absolument semblable , et qui n'est , cornme qu'une masse homogène n'ayant ni grains différens , ni ciment instinct ? la loupe plusieurs de ces J'ai _observé -pierres, et je n'y ai rieneyU qu'un assemblage de petits grains ou cristaux informes d'un cristal' de roche pur et transparent, sans aucun inter'-' médiaire , et tenantensemble_pevoie de sirnple agrégation. Quelques esSaiS chimiques, quels j'en ai soumis divers éChantillons , ne M'y ont fait découvrir aucune substance étrangère La propriété qu'ont ces grès de se réduire Subitement en poussière , Ou plutôt en sable, par une forte percussion, ne an'apas paru être line objection contre le mode de formation chiinique : le calcaire de Mortagne dont j'ai parlé et plusieurs oolithes, en ont une pareille, et leur môde de formation n'est pas douteux.

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