Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 126]

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CORNLENNES.

244 Quelles sont les roches diverses qui ont reçu ce nom?

SUR LES ROCHES

Dans l'origine, les noms de roches cornées,. cornéennes et traps , en français, et ceux de trap et hornschieler, , en allemand, pouvaient être regardés comme équivalens ; car les uns et les autres, étant dans lés deux langues aussi vagues , signifiaient autant ou aussi peu. Cependant on pourrait dire que les cornéennes ou caps des Français étaient en général des roches .primitives , et que les traps des Allemands étaient secondaires 'ou. stratiformes d'une formation contemporaine et mêlée à rend avec une expression forte, spirituelle et piquante qu'autorisait la familiarité d'une lettre Si l'on me demandait ce qu'est la roche de corne ou la. cornéenne ,je répondrais que je n'en sais encore riezz ,puis-

qu'il n'y a pas d'auteur qui ne l'habille à sa volonté, et qui ne lui donne des habits de rechange avec toutes les couleurs possibles. Quant à moi, j'en' ai banni le nom de mon répertoire géologique, parce que les roches de corne ne ressemblent, pas du tout à une substance cornée, et parce qu'il est -plus simple de les placer dans d'autres genres mi elles entrent bien plus naturellement. (Journal des Mines ,n0. 113 , tome 19

Je ne sais précisément quels sont les genres dont M. Jurine veut parler ; mais je crois que l'on doit ne reconnaître en géologie que des genres géologiques, indépendans de la compo-

sition , du mode d'agrégation , de l'aspect, etc. , c'est-àdire, que l'a division des roches doit être basée sur les époques de formation. Cette belle idée est de Werner. Or les cornéennes, mauvais nom dont je me sers comme de tant d'autres en attendant mieux, et auquel on verra par la suite

de ce Mémoire que j'attache une acception encore plus étendue, mais aussi plus régulière que celle qui lui a été donnée jusqu'ici, sont presque tolites d'une même époque de formation , et forment un des termes de la grande série des roches primitives. Un petit nombre se range dans les roches intermédiaires ou de transition. On ne pourrait donc les faire entrer que dans deux genres au plus.

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celle des basaltes qui en faisaient partie. Depuis

on a tenté sur ce point une réforme qui, conduite dans les deux pays dans un différent esprit , a écarté beaucoup ces termes l'un de l'autre et a circonscrit dans des bornes plus ou moins étroites., plus ou moins naturelles, leur acception primitive. Chez les Les anciens géologues français ont nommé Français. roches cornées, une multitude de roches qui n'avaient rien de commun entre elles, si ce n'est l'énigme qu'elles présentaient sur leur composition intégrante, aux savans qui leur donnaient ce nom. Les géologues français les plus modernes dé-

finissent la cornéenne comme un mélange intime d'amphibole et d'argile ; cette définition est une sorte de divination , car je ne connais aucun fait direct qui la prouve. Ils réservent comme qualification le nom de trap aux variétés les plus dures de cette roche-. Les géologues allemands on plutôt le célèbre chez les Werner, qui est le chef de la nouvelle école, Allemands. donnent maintenant au mot de trap une acception beaucoup plus étendue ; et ce qui ne désigne qu'un accident d'agrégation chez les savans français, indique au contraire pour les Allemands une classe très - considérable, où plusieurs familles de roches , _principalement caractérisées par la hornblende qui s'y trouve presque pure dans les fOrmations les plus anciennes, diminue dans les subséquentes en se mélangeant avec te.feldspath , et dégénère peu à peu en une espèce d'argile endurcie ferrugineuse et noirdtre. (Brochant, t. 2 , .p. 581 ). Le trap -de Werner comprend donc l'ancien

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