Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 127]

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sun LES ROCHES

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trap des Allemands ( trap secondaire), et l'ancien trap des Français (Irap primitif), excepté le kieselschiefer, et certain thonschiefer qu'autrefois en France on, appelait encore trap. Les Allemands n'ont d'ailleurs aucun nom qui ré-

ponde à celui de cornéenne celui de horn schiefe r est abandonné ; celui de hornstein s'applique aux silex et aux pétro-silex , et l'épithète de corné (horrt) , dont ils font un fréquent usage, se donne, et souvent sans raison connue, à des minéraux de natures très-diverses.

La cornéenne actuelle des Français aurait

donc pour synonymie quelques variétés seulement du trap primitif des Allemands , et ce

seraient celles à pâte homogène, ou dont les élémens seraient intimement fondus l'un dans l'autre. Il faut y ajouter le kieselschiefer, schiste

dur, gris -noirâtre ou ronge, qui offre une variété vulgairement nommée pierre de Lydie (cornéenne lydienne de Brongniart)., dont ni la nature ni le gisement ne sont bien,connus. Le court tableau annexé à ce Mémoire, et que

l'on aurait pu rendre plus long , mais aussi plus embrouillé , présente d'une manière synoptique cette synonymie délicate. On voit,par ce qui précède, que les deux écoles

se rapprochent en ce point , que l'amphibole

est.considéré comme élément essentiel ou fondamental des traps allemands , et des roches cornéennes françaises. Mais le nom adopté par les Allemands est tout géologique, indépendant des caractères extérieurs, et c'est la formation seule qui le décide ; tandis que le nom français, n'étant actuellement fondé que sur des carac-

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CORNiENNES.

tères minéralogiques, est devenu étranger à la science pour laquelle il avait été inventé. ncone Tel est , pour le dire en passant , l'inconvénient d'avoir appliqué à un genre de pierres nZletr la fort circonscrit , le nom très-général de cor- languegàé°,* néenne. Ce nom, ainsi que beaucoup d'autres, langgTeemi., doit être exclus d'une méthode minéralocbi- 1161."1°gigu e. que , et c'était à la géologie qu'il fallait le réserver. M. l'abbé Haiiy , dont le nom se lie à tant d'idées neuves et judicieuses sur ces matières , voyant les choses d'un point de vue philosophique, a soigneusement évité de confondre

ce qui devait être séparé' et n'a point allié les termes hétérogènes de deux sciences très-distinctes. M. Werner, qui n'a pas eu la même réserve, qui a rangé parmi les pierres simples

plusieurs roches qui ne le sont pas, a senti n é an-

moins que le nom de trap , qui jouait à peu près le même rôle parmi les savans allemands que parmi nous celui de cornéenne , n'était point, et ne devait jamais être un nom minéralogique.

Embarrassé dans ce chaos de science beaucoup plus-gênant qu'une ignorance complète, j'adoptai la définition des traps donnée par Werner, et développée avec une grande netteté dans l'ouvrage de M. Brochant. J'essayai donc de rapporter les cornéennes que je rencontrai à un, mélange de hornblende et de feldspath. Il me fallut bientôt quitter ce s-ystêtue d'une séduisante simplicité. J'observai un très-grand nombre de cornéennes primitives ou intermédiaires, qui ne se rattachaient point à cette composition locale et particulière, et qui par conséquent offraient des variations Q.4