Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 125]

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SUR LES ROCHES

critique. Les termes employés par les géologues allemands ne sont des expressions fidèles qu'autant qu'on les applique anx roches de la Hesse et de la Saxe. La géologie italienne est née de l'observation des volcans éteints de

la Lombardie, de la Toscane, et des volcans

brûlans de la Terre de Labour ; elle est principalement une géologie volcanique. Mais les produits de ces incendies souterrains, variant avec les roches profondes qu'ils travaillent, ne peuvent en tous lieux recevoir exactement les noms créés pour des groupes de volcans qui s'avoisinent. On pourrait suivre encore le dé-

veloppement de cette vérité, que la langue

géologique n'est par--tout qu'une langue topographique. De cet état de choses naît un grand

défaut pour tous les écrits dont cette science est le sujet. Leurs auteurs puisent dans les auteurs accrédités les termes dont ils font usage ; ils plient, avec plus ou moins d'adresse, une nature vaste et variée à ce langage d'emprunt

qui est uniforme et borné ; de là les fausses applications, les descriptions vagues et les graves erreurs. La plupart de nos roches portent des noms saxons et suédois qui accusent notre insuffisance, et con viennent bien ou mal à l'objet je ne crains point Nécessité nui les reçoit. La géolouie b de créer une -I en ai la conviction intangue flou_ de le dire, parce que j' time , ne fera des progrès permanens ott réels

qu'a l'époque où un homme d'un coup-d'oeil vaste , d'un discernement délicat , d'une riche expérience , fouillant dans les archives déjà volumineuses de cette science , prenant les choses de plus haut et de plus loin , réunira ce qui doit être réuni, divisera ce qui doit être

coRNE'EriNEs

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divisé-, et fondra tous ces idiomes locaux en une seule langue fixe et générale. Non que je prétende que cette langue puisse alors être complète ;.la science sera finie lorsque l'on sera parvenu à ce point ; et de toutes les sciences la moins près de son terme, est certainement la géologie qui embrasse une telle infinité de variétés ou d'accideris. Mais la

marche ou la méthode de nomenclature sera tracée, et toutes les généralités étant bien connues , on peut dès ce moment la rédiger ; on saura comment il faudra remplir les cadres vides , lorsque les objets qui doivent y entrer se présenteront ; les mots auront une acception précise , et il s'opérera en géologie une révo-

lution analogue à celle qui, de la chimie informe et vague de Beccher et de Stahl , fit naître la chimie exacte et régulière de Lavoisier. Ces considérations me semblent à leur placé

en tête de ce petit écrit qui a trait aux roches corliéennes. Qui ne sait que ce nom trop restrein t par les uns, trop généralisé, mais faussement appliqué par les autres , ne présente au-

jourdlintaucun sens bien net à l'esprit ? Il réveille un assemblage confus d'idées ; et j'ai raison , je crois , lorsque j'avance qu'aucun .géologue , quelque instruit qu'on le suppose ,

saurait donner de ces: roches une définition positive et satisfaisante. On disserte sur elles on ne les définit point (1).

(1) Ceci était écrit lorsque j'ai relu dans une lettre d'un savant professeur de Genève à M. Gillet-Laurnont , le passage suivant qui s'accorde 3ingu1ièrement avec rua pensée et la

Q

Confusion

née de l'a-

bus du nom de cornéenne.