Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 81]

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GISEMENT DE coQuirr.rs TERRESTRES

d'autres coquilles marines dont les genres paraissent analogues à ceux qui existent maintenant. Au-dessous de ce calcaire on observe une marne calcaire endurcie à couches plus cru moins épaisses, et dans laquelle on n'a point

rencontré de fossiles. Immédiatement après,

-vien t un calcaire fétide un peu bitumineux, et en-

core assez solide,d ontl'épaisseur des couches est assez variable, si l'on peut se fier à ce que disent

les ouvriers. Le calcaire bitumineux noirâtre, rempli de coquilles évidemment fluviatiles parmi lesquelles on reconnaît très-bien des planorbes et des ambrettes , vient ensuite. Ce calcaire compacte, à cassure irrégulière et raboteuse, offre une couleur d'un brun légèrement noirâtre u mais , en se décomposant à l'air, il prend une nuance d'un gris assez clair : il a, du reste, fort peu l'aspect des autres calcaires de la formation d'eau douce, qui ont tous un tissu plus .ou moins lâche. Quant aux coquilles que Ce 'calcaire renferme, elles sont le plus souvent tellement. altérees , que leur couleur passe au blanc le plus parfait, nuance que fait encore

ressortir davantage la couleur sombre du calcaire. Au - dessous de cette roche se montre une argile bitumineuse noirâtre, qui repose sur une argile feuilletée également bitumineuse: se distingue facilement de la couche

précédente par son aspect luisant et même éclatant, et enfin parce qu'elle se délite en feuillets très-prononcés. Après les argiles feuilletées paraissent les lignites, d'about ceux qui conservent encore le tissu et l'aspect du bois , et puis les compactes, distingués aussi par leur cassure conchoïde et éclatante. Comme les ouvriers qui

i55 exploitent cette mine s'arrêtent lorsqu'ils sont. arrivés aux couches d.e lignites, il est difficile de savoir sur quoi ils reposent. Du reste, tous les ouvriers ont assuré à l'auteur que les argiles feuilletées revenaient après les lignites; et, autant que M. de Serres a pu le reconnaître, il lui a paru que ce fait était exact. La seule coquille fluviatile, parfaitement entière, que M. _Marcel de Serres a pu jusqu'à présent détacher da calcaire bitumineux, est un planorbe qui se rapproche d'une espèce assez commune dans nos mares, le vortex de Muller, Ferm. Hist., no. 345, pag. /58, et de Draparnaud, tab. 2, fig. 4. Geoffroy a décrit cette esET FLUVIATILES.

pèce sous le n.. 5, et il la caractérise par la phrase suivante : cc Le planorbe a six spirales à

arête.. Cependant, quoiqu'il y ait entre l'espèce fossile et le vortex quelques analogies, elles ne portent guère que sur la taille et l'en-

semble des formes ; car du reste, elles diffèrent complètement, ainsi que notre description va le prouver. Le planorbe des mines de Cezenon n'a pas non plus de ressemblance avec les espèces fossiles déjà décrites : aussi le croyons-

nous totalement nouveau , ainsi que nous le ferons observer plus tard.

PLANORBE REGULIER. (Planorbis regularis.)

Ce planorbe a au plus quatre tours de spire, remarquables par la régularité qui existe entre eux, car ils grossissent si insensiblement que ce n'est qu'à l'extrémité du dernier que le renflement devient plus sensible. Il n'offre pas de carènes ; aussi ses tours sontils très-arrondis, et presqu'aussi convexes endessus qu'en-dessous. Ii en résulte que les tours