Journal des Mines (1813, volume 33) [Image 149]

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II

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STJR L'HISTOIRE DE LA FABRICATION

conçu, à une émission inconsidérée de papiermonnaie, et aux autres mesures par lesquelles on prétendait guérir le mai, et qui l'aggravaient presque toujours. Le désordre _et l'incertitude

étaient parvenus à un tel point, notamment clans les dix années comprises entre 1760 et 1770, par la variation continuelle des valeurs,

que les entrepreneurs d'usines ne pouvaient plus calculer, d'une année à l'autre, leurs dépenses et leurs recettes, et que souvent ils étaient obligés de vendre le fer forgé au-dessous

de ce que leur avaient coûté de premier achat le fer en gueuse et le charbon. Cependant, milieu d'une multitude de rèpy,lemens bizarres, et qui le plus souvent n'avaient pour objet que des intérêts particuliers , on en remarque deux dont l'effet a été salutaire et permanent. L'un est celui de 1752 , portant établissement du bureau des fers ( Iern-Co:ntoir) ; l'autre est l'ordonnance de 1766 sur les fourneaux et les forges. Le bureau des fers a beaucoup fait pour répandre la connaissance des meilleurs procédés. On lui doit les ouvrages de Murnau , de Garney et de Nordvvall , qui sont chacun dans leur genre ce qui a été publié de mieux sur l'art du fer. Mais ce qui servit surtout la Suède , ce fut le bonheur qu'elle eut de rester neutre dans la guerre qui éclata entre l'Angleterre et ses colonies Américaines, guerre dans laquelle les plus grandes puissances maritimes se trouvèrent engagées. L'activité du commerce extérieur vivifia l'industrie, et permit de rétablir les finances. Dc-

puis lors et jusqu'à la fin du 18e. siècle, la

ET DIX COIVIMERCE DIT FER EN SITEDE.

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Suède joignit à des débouchés assurés pour ses fers, le bas prix des subsistances, et des signes monétaires dont la valeur ne variait plus. L'auteur du discours dont nous rendons compte, met au nombre des circonstances favorables à l'industrie de son pays, les troubles qui eurent lieu vers la fin du siècle dans la Hollande, le pays de Liège, le Brabant, et les grands événemen.s dont la France fut bientôt après le théâtre. Il observe (pie plusieurs usines

de la Belgique et des bords du Rhin ayant souffert par les circonstances , la Suède put donner plus d'extension à ses fenderies , à ses platineries , à ses tréfileries et à ses fabriques

d'acier. Ce qui le prouve, c'est que la Suède exporta, année commune de 1792 à 18o , 373,270 sk-epponds de fer, et que sur cette quan-

tité il n'y avait que 338,o0o skepponds en fer simplement en barres, le surplus ayant reçu quelque autre main-d'uvre. Une exportation aussi considérable ne pouvait avoir lieu sanSrque la Suède ne fabriquât,

en fer de toute espèce , quatre à cinq cent

mille skepponds , puisqu'aux envois à l'étranger il faut ajouter la consommation du pays. Ce qui semble surtout l'indiquer , c'est que la diète de 1809 s'étant fait rendre compte de la quantité de fer en barre et fabriqué qu'avaient produit toutes les usines du .royaume , il se trouva que le total s'élevait à 431,i63 skepponds.

A. mesure .que ,1e travail du fer s'étendait ainsi en Suède, l'art faisait également de nouveaux progrès. On ne se borna plus aux perfectionnemens qu'il avait reçus par les soins de Murnau , vers l'année 1760.: des améliorations