Journal des Mines (1813, volume 33) [Image 148]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

SLTR-,L'IlISTOIRE DE LA FABRICATION

ET DIS COMMERCE DU FER EN SUiDE

fer était en Suède à peu près sur le même pied que de nos jours, si ce n'est qu'elle avait moins

Dès le milieu du 17e: siècle, les Anglais exportaient par Archan gel un peu de fer. Cette exportation s'était accrue vers la fin du même

28,0

d'étendue, et que les procédés n'avaient pas atteint la même perfection. Le successeur de cette princesse ( Charles Gustave) , pendant un règne court et orageux, inc put pas s'occuper beaucoup de cette branche

d'industrie. Cependant il ne la perdit pas entièrement de vue. La ville qui porte son nom

(Carl-Gustav-Stad ) fut fondée par un allemand nommé Rademacher, qu'il avait attiré en Suède, et qui établit dans ce lieu des fabriques de quincaillerie. Mais ce fut surtout sous la sage administra-

tion de Charles XI que la fabrication du fer

prit de grands accroissemens , sans que cet ha-

bile monarque semblât faire autre chose que de laisser l'esprit d'industrie et d'amélioration se développer sans centrainte. Un des plus grands hommes qui ait existé pour la mécanique , le célèbre Polheim , honorait la Suède à cette époque, et son génie fécond, servit les Mines et les usines de son pays.

La Suède, qui

au commencement de ce règne, ne faisait qu'environ i5o,000 skepponds de fer, en produisait 228,526 seize ans après, lors de la mort de Charles XI. Cette prospérité avait des bases si solides, qu'elle résista aux événemens des premières années du règne de Charles XII. Elle ne com,

mença à décliner que lorsque l'épuisement

d'hommes et d'argent fat à son ,comble. Peutêtre même la concurrence toujours croissante du fer de Russie y contribua-t-elle autant que les événemens politiques.

281

siècle ; mais elle prit un nouvel essor lorsque le Czar Pierre eut acquis des ports sur la Baltique.

Sans cette circonstance , la Suède eut re-

cueilli seule tout l'avantage de l'immense débouché que le fer étranger trouvait en Angleterre à la même époque, à raison de la décadence des usines à fer de cette île, et de l'avancement rapide de la marine anglaise. De 1720 à 175o , la Suède s'attacha surtout à réparer ses pertes. Son Gouvernement s'en occupa avec persévérnice ; mais la bonté des mesures qu'il adopta ne répondit pas toujours à ses intentions , et les encouragemens furent souvent accordés avec plus de générosité que de discernement. Néanmoins l'exportation du fer allait en augmentant d'année en année. Elle s'élevait peu après le milieu du 18C siècle, à 315,000 skepponds, outre 20,000 skepponds fer ouvré, et 5000 en fonte moulée. Cependant

la rivalité de la Russie devenait plus redoutable, mais son influence était contrebalancée par les besoins toujours croissans de l'Angleterre qui voyait en même temps diminuer les moyens d'y satisfaire par ses propres ressources ,puisque

de 3oo hauts fourneaux qu'on y comptait au. commencement du siècle, il n'en restait plus que 59 à l'époque dont nous parlons. La France commençait aussi à rechercher davantage le fer de Suède. Sans ces demandes de l'étranger , l'industrie suédoise aurait eu peine à résister à l'influence d'un système de finance aussi compliqué que nial