Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 149]

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sun LA. POUDRE A CANON.

AtimornEs

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Extrait du quatrième Mémoire. M. Proust, dans ce Mémoire, s'est proposé d'examiner les mélanges nitro-charbonneux, et de résoudre cette question cc Une ville assiégée, qui n'aurait plus de poudre, mais qui aurait encore du salpêtre et du charbon , pourrait,elle continuer à se défendre ? »

Le mélange à brûle trop lentement, et laisse

trop de résidu pour être employée, à moins cependant que le grainage ne lui donnât de la force : car une poudre grainée qui donne, à l'éprouvette, 255 toises, n'en donne plus -que

144 quand elle a. été broyée et tamisée. .,Les mélanges à "5 de4 charbon sont les plus ardens , ainsi qu'on peut le- voir dans le

tableau du troisième Mémoire. Le mélange doit être préféré, parce qu'il se conserve

mieux que celui à

et qu'il brûle plus rapide-

ment que celui à ; c'est aussi la proportion que ;le tâtonnement a fait admettre à tous les autènrs qui ont -examiné les poudres sans soufre.

Perrinet-d'Orval est le premier qui a proposé l'usage de cette poudre. Il a vu que 2 onces de cette poudre donnaient 39 toises de portée au mortier d'ordonnance; que 3 onces donnaient 79 toises. Cet accroissement n'est point particulier à la poudre sans soufre ; car Morla a vu que once de poudre sulfureuse, grain de guerre, avait une portée de. . j once. 2 onces 3 onces

toises, pieds.

5, 2 16, 0 481 0

124, 4

.

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-Perrinet-d'Orval a vu qu'a égalité de grain, Poudre sans soufre donnait une portée (3 onces) de 791055. la poudre sulfureuse (3 onces) de 760i'

Les professeurs du collége de Ségovie confirmèrent le résultat de -Perrinet : la poudre dont ils se servirent était composée de 77 de salpêtre, et de 22 '; de charbon. Napier, hin , d'Aboville, Borda, Pelletier, ont obtenu des résultats analogues. Il suit de ces observations que lès poudres

sans soufre ont au mortier une portee aussi

étendue que les poudres ordinaires. Dès.- lors la vitesse initiale qu'elles impriment au boulet par chaque seconde est la même ; donc elles fournissent une colonne de fluide aussi volumineuse , et animée par autant de calorique, que peuvent le faire ces dernières. Si dans celles-ci il y a moins de salpêtre, il y a du soufre, qui , en ajoutant du gai, rétablit l'éga-

lité, ainsi qu'on le verra dans la suite. Mais

pourquoi l'explosion des premières est-elle plus sourde que celle des poudres sulfureuses ? Dans une poudre sans soufre, la combustion des corps qui doivent changer d'état se passe_ tout entière dans l'étendue du canon, excepté

celle de l'excès de charbon, qui vient brûler

en gerbe, mais sans bruit, à son embouchure alors le .choc que l'air extérieur éprouve de la masse du fluide qui sort du canon, produit la détonation: Cette détonation a lieu également dans l'explosion de la poudre sulfureuse ; mais elle est en outre accompagnée d'une seconde, qui lui succède avec tant de rapidité qu'elle se confond avec elle.. Cette seconde détonation est occasionnée par des gaz inflammables de