Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 150]

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MÉM.OIRS

différentes espèces, et par un soufre en vapeur, s'il y avait un excès, qui s'enflamment rapidement par le contact de l'oxygène de l'air.

Outre ces produits, il y a encore un peu de

charbon qui brûle aux dépens de ce dernier. C'est. le volume des fluides, cause de la se-

conde détonation, qui, dans la fusée, sert

comme d'excipient aux poudres de charbon, aux limailles de métaux, aux grains explosifs, au soufre, au camphre, en un mot ,. à toutes ces substances qui doivent brûler hors de la

fusée .à une grande hauteur. Ce sont les gaz des

deux détonations qui occasionnent ce recul de la fusée, d'où naît son ascension d'autant plus rapide, qu'en tems égaux elle en verse dans l'atmosphère un plus grand volume.

Dans le troisième Mémoire on a dit qu'une poudre est d'autant plus forte que son explosion f'ait plus de bruit ; mais les poudres sans soufre en font moins que les autres, et cependant elles sont aussi fortes. S'ensuit-il que ce qu'on a établi soit faux ? Non, parce qu'on n'a, comparé que des poudres d'une même nature. La combustion du carbone, à l'exclusion de l'hydrogène , peut être observée dans les fon-

deries où l'on affine le cuivre, dans les hauts fourneaux à fonte de fer. Dans ces circonstances , l'hydrogène des charbons, et celui qui provient de l'eau qu'ils décomposent, ne brûle pas dans le foyer ; il est brûlé par l'oxygène de l'air, et c'est *lui qui forme la gerbe de flamme qu'on remarque au gueulard des fourneaux. Nous pouvons ainsi résumer sur les avan-

ta,,bes et les désavantages de la poudre sans

011fre

SUR LA POUDRE A CANON.

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1°. Elle est aussi forte que la poudre sulfureuse lorsqu'on l'emploie pour le canon.; mais elle n'est pas aussi bonne pour charger les petites armes , parce qu'elle ne prend pas kit aussi facilement que la dernière ; 2°, Elle se conserve moins bien que la poudre sulfureuse, parce qu'elle contient plus de charbon ; mais dans une ville assiégée où l'on man-

querait de soufre, et où cette poudre serait

employée sur-le-champ, cet inconvénient serait nul ; Pour que la poudre sans soufre soit aussi bonne qu'elle peut être , il faut qu'elle con-

tienne de

à-' de charbon ; qu'elle soit faite

avec un charbon. très-divisé ; enfin , qu'elle ait

été battue et grainée comme la poudre sulfu-

reuse.

Extrait du cinquième Mémoire. Dans ce Mémoire, M. Proust s'occupe de recueillir le gaz d.e la détonation du nitre et du charbon, et de déterminer leur' nature. Il entre d'abord dans de grands détails sur les appareils qu'il a employés ; et pour cet objet nous renverrons à son Mémoire. Nous dirons seulement que, pour brûler un mélange, il met celuici dans un tube de laiton qui traverse une rosi, delle de liége ; il enfonce dans le mélange une languette d'amadou de 9 lignes de longueur sur une d'épaisseur, et qui est saupoudrée de poudre à l'extrémité inférieure. 11 place le tube sur

l'eau dans une cuve pneumato-chimique. Il met -le feu à l'amadou , et recouvre aussitôt l'appareil d'une cloche à robinet ; il enfonce celle-ci dans l'eau jusqu'à ce qu'il n'y reste plus que

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