Journal des Mines (1812, volume 31) [Image 65]

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EXTRAIT DE L'OUVRAGE

Après avoir établi l'identité de nature entre la substance des coquilles et la chaux carbonatée ordinaire à l'état cristallin , l'Auteur pousse ses recherches plus loin ; il s'occupe de la texture interne de plusieurs coquilles , du strombe géant, de la porcelaine tigre ; de la pinn e marine, des mytiles , etc. La loupe lui a fait reconnaître

d'une manière très-distincte, parmi les fibres dont les différentes couches sont formées, des prismes hexaèdres d'une régularité parfaite, quelquefois terminés par des pyramideS-hexaé-

.dres très-aiguës. Cette même forme se laisse apercevoir dans lesfibres d'une chaux carbonatée disséminée par petites veines 'dans la craie du comté de Kent, laquelle est visiblement d'une origine coquillière. lj

B. Chaux carbonatée à cassure vitreuse, deuXième espèce de famille ; arra. gonite. Cette espèce, que M. de Bournon distingue avec la très-grande majorité des minéralogistes, de la chaux carbonatée ordinaire ,lui a présenté une trentaine de formes qu'il a décrites en détail , et qu'il a rapportées à neuf modifications différentes. Parmi ces formes il èn est une qui se fait remarquer par sa simplicité, c'est-à-dire,

par le petit nombre de ses faces. D'après les mesures données par ce Savant, c'est un prisme

tétraèdre rhomboïdal droit dont les pans latéraux sont inclinés sous les angles de 62° 58' .117° 2' Ce prisme a été adopté par l'Auteur pour forme primitive, à laquelle il rapporte, d'après certaines lois de reculemens, toutes les autres formes sous lesquelles il a eu

occasion d'observer l'espèce dont il s'agit. Il

DE M. DE EOURNON.,

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avoue cependant qu'il n'a pu réussir à diviser. l'arragomte parallèlement aux faces terminales du solide en question, et que le clivage parallèlement aux pans présente beaucoup de difficulté. Ce serait déjà une raison qui ferait douter

que le prisme rhomboïdal droit an la forme

primitive, si les coupes obtenues par M. Haiiy, et les indices manifestes de la direction des la- Mes , tels qu'ils se voyent dans les échantillons de la collection du Savant professeur du Muséum d'histoire naturelle, ne levaient tout équivoque à ce sujet, et ne montraient, pour ainsi dire ,. au doigt et à t'oeil , l'octaèdre rectangulaire cité dans le tableau comparatif des résul-

tats de la cristallographie et de l'analyse chi-

mique, comme la vraie forme primitive de l'arraPonite. Le prisme droit rhomboïdal dont

nous venons de parler, existe dans la riche collection de M. de Drée. Ce ne serait pas le

premier exemple d'une forme secondaire prise d'abord pour forme primitive, et à laquelle de nouvelles observations ont assigné la véritable

place qu'elle doit occuper dans la série des

cristaux. sous lesquels une même espèce semble se métamorphoser.

IL ne nous resterait plus, pour compléter cet extrait, que d'exposer la méthode dont M. de Bournon fait usage pour parvenir par la voie du calcul, à l connaissance de ce qui

peut appartenir à la mesure des angles des diverses modifications de la chaux carbonatée,

lorsque leurs plans ont atteint leurs limites. Mais cette partie qui termine le second vo-

lume, étant entièrement du ressort des mathématiques , forme un objet qui demande à être