Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 180]

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OBSERVATIONS GOLOGIQUES

FAITES DANS LES ALPES.

glanduleuse de ceux de Villette, et ayant avec eux beaucoup d'autres analogies, peuvent également être reconnus pour des poudingues ; cependant il en est d'autres dans lesquels les taches ou parties glanduleuses étant à peu près

ont été formées en même teins ; mais la nature vient ici au secours du géologue, et lui décou-

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de même couleur que la pâte qui est ici peu

grenue, il est difficile de ne pas croire qu'elles n'y eu eut point dans les calcaires dont la structure cristalline leur donnait une plus grande force de cohésion. Le retrait suivit la direction perpendiculaire aux feuillets , parce que c'était celle de la moindre résistance. Il suivit également la direction perpendiculaire aux fibres, peut-être parce que dans l'état de dessication imparfaite où elles étaient alors, leur gonflement les empêchait de se séparer latéralement. Au reste, quelle qu'en soit la cause , il est de fait que cette direction de retrait perpendiculairement aux fibres , a lieu dans toutes les substances fibreuses. Le fluide qui est venu pénétrer de nouveau toute la masse du schiste par suite des dépôts successifs d'autres couches, a pour ainsi dire filtré à travers les fibres , et a déposé à leur extrémité une matière calcaire très-pure et blanche, ce qui a donné à ces petites veines calcaires la structure fibreuse. Cette formation explique très-bien le partage que l'on observe au milieu de ces filons blancs , et perpendiculairement aux fibres 5 souvent même il y a plusieurs lignes de séparation semblables , mais toujours en nombre impair, ce qui donne constamment un nombre pair de couches fibreuses dans le filon. Cette régularité, qui a déjà été décrite par M. Gillet-Laumont , suppose Plusieurs retraits successifs.

Ces filons blancs sont ordinairement très-prolongés sur les

feuillets des schistes , niais quelquefois ils se ressèrent et finissent par se fermer, ce qui s'accorde très-bien avec l'idée que l'on a des effets d'un retrait qui agit toujours inégalement. Derrière le rocher de la Madeleine et près de la Chapelled'Aivehlande On voit un. bel escarpement pli présente

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vre, par la décomposition de ces roches , le secret

de leur formation. Les surfaces exposées à l'air présentent tout-à-fait l'aspect d'un poudingue. Les parties glanduleuses étant de calcaire compacte , s'altèrent autrement que la pilte qui est de calcaire grenu ; les premières sont alors d'une couleur beaucoup plus claire que la pâte, et ou. une suite de couches alternatives chacune de plus d'un demi-.

mètre d'épaisseur de ces calcaires et de ces schistes. Les filons blancs parallèles s'y rencontrent et présentent les mêmes caractères. Ils ne pénètrent que les schistes et s'arrêtent aux bancs calcaires ; mais ils sont bien plus larges: il y en a qui ont un décimètre de largeur. Les échantillons qu'on peut en recueillir ne sont pas aussi recherchés, parce qu'ils ne réunissent pas sur un même morceau plusieurs filons parallèles, et qu'ils ne be séparent pas , comme ceux de la Madelaine, toujours à la jonction du schiste et du calcaire ; mais le p4nomène de cette singulière structure y est encore plus remarquable. Je n'ai pu observer ce bel escarpement sans me rappeler ce que les voyageurs nous ont appris des fameux filons de 'plomb sulfuré du Derbyshire. On sait qu'ils se rencontrent dans un terrain de calcaire coquillier; que les bancs calcaires

sont quelquefois entrecoupés par des bancs d'une roche amygdaloïde à base de cornéenne , que les Anglais nomment toadstone , et qu'alors le filon se termine brusquement sans que le toadstone en conserve aucune trace ; mais qu'en perçant à travers cette roche jusqu'à un nouveau banc calcaire , on y retrouve quelquefois le filon de galène ( J. des n.. 68,p. 115). Il m'a semblé que ce gissement avait quelque analogie avec celui que nous venons de décrire : au reste, il faut supposer qu'il a été bien observé, et que ces prétendus filons ne sont pas des masses contemporaines aux couches calcaires 3 ce qui est d'autant plus probable , que l'on trouve souvent dans ce même terrain des couches de galène.